Le premier Ministre, Mohamed Ould Bilal Massoud, a présenté mardi la démission de son gouvernement. Mais aucune autre personnalité n’a encore été officiellement choisie pour lui succéder. Les supputations vont donc bon train.
Ca y est ; c’est fait. Le premier Ministre sortant, Mohamed Ould Bilal, a rendu son tablier au président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Quoiqu’attendu, ce changement intervient, cependant, dans une atmosphère marquée par une volonté affichée du président Ghazouani d’en découdre avec les responsables en délicatesse avec la gestion de la chose publique. Une opération «mains propres» que tout le monde appelle de ses vœux et contrariée par l’appel par le président lui-même à des hommes et des femmes omniprésents dans les anciens régimes et souvent souillés par leur gestion catastrophique des deniers publics.
Et c’est justement parce qu’il coordonne l’action du gouvernement –plus que sa propre personne- et qu’il sera investie par la confiance du président de la République que le nom du premier Ministre importe beaucoup pour l’opinion. Même en étant un fusible pour son président, le PM est aussi le dépositaire de sa volonté politique. Or, ces derniers temps le président Mohamed Cheikh El Ghazouani multiplie les messages. Il sait mieux que quiconque que la situation socio-économique est sensible et que la crise mondiale avec la guerre en Ukraine a déjà commencé à avoir de l’impact sur notre pays.
Mais ce que le président sait aussi –mieux que quiconque- c’est que beaucoup des ministres démissionnaires ne s’en font que pour leurs portefeuilles. Plusieurs d’entre eux se savaient en sursis et ont anticipé le changement gouvernemental "pour mettre des choses de côté". Et les exceptions sont très rares. Mais aujourd’hui, c’est un véritable changement que le président doit imprimer aux hommes et à l’action du gouvernement. La marge de manœuvre est véritablement limite et le désespoir a commencé à gagner beaucoup de strates de la société mauritanienne. Seul donc le président, par des choix justes, peut encore faire changer ce cap. Mais avec qui au gouvernail? Là est la question énigmatique. Ce sera, sans doute, un homme (ou une femme) du système, mais un homme encore propre. Un tri bien aisé.
JD