Le patronat mauritanien vient de renouveler son bureau exécutif.Un renouvellement qui illustre, s'il en est besoin, l'exclusion sciemment opérée à l'égard des femmes.
En effet, et aussi injuste que cela puisse paraître, aucune femme ne figure dans ce bureau !
Une honte en ce siècle où aucun pays ne peut prétendre exclure plus de la moitié de son peuple.
Comment se peut-il que le patronat mauritanien a-t-il pu ignorer ces femmes au courage légendaire qui se sont lancées depuis des décennies dans le domaine des affaires en véritables Self-womens.
Sans bénéficier d'aucun de ces privilèges dont bénéficient exclusivement leurs collègues hommes, privilèges souvent gratuits qui les muent du jour au lendemain, sans coup férir, en hommes riches : licences de pèche et autres, marché publics, terrains industriels etc.
Comment peut-on exclure de ce bureau ces femmes qui se sont engagées à travailler durement, créer de l'emploi, et qui jour après jour font preuve d'esprit d'innovation pour renouveler leur apport à notre économie et particulièrement au pouvoir d'achat des ménages ?
Comment justifier l'exclusion de ce bureau de la première Union des femmes commerçantes (UMAFEC ), organisation pionnière dans le domaine, qui a mis sur pied un complexe commercial unique qui a constitué un grand tremplin pour les femmes commerçantes et qui est de surcroît membre de plusieurs organisations internationales Africaines et mondiales au sein desquelles cette union occupe des places de premier rang ?
Comment ignorer la société du tapis mauritanien, qui crée de l'emploi en faveur des femmes et fait connaître un produit de qualité issu de notre patrimoine national ?
Comment a-t-on pu ignorer une femme qui dirige une grande banque de la place et qui vient d'être décorée meilleure banquière par une institution du continent ?
De plus cette exclusion vient s'ajouter à celle opérée au niveau des financements bancaires dont ne bénéficient généralement que des hommes qui sont pour leur majorité, extérieurs au métier mais qui détiennent des garanties foncières. Un foncier le plus souvent accumulé au cours d'une carrière administrative.
Aucun effort innovant à l'échelle gouvernementale et surtout à la Banque centrale n'est consenti en la matière pour mettre en place des formes de garanties adaptées afin de permettre aux femmes commerçantes d'accéder enfin au niveau qu'elles méritent eu égard à leur dynamisme et à la plus-value apportée à notre pays ?
En conclusion, je crois sincèrement que l'exclusion des femmes au niveau du bureau exécutif du patronat est un acte scandaleux et tout mauritanien soucieux d'équité et de progrès devrait le dénoncer et exiger sa réparation.
Nana Mint Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf