APS - La France est "indécente" et "ingrate", a déclaré l'ancien ministre malien des Affaires étrangères, Boubacar Karamoko Coulibaly en réponse à la ministre des Armées françaises, Florence Parly qui a jugé "inacceptables" les propos du Premier ministre malien, Choguel Maïga, à l'ONU concernant la fin de l'opération militaire française Barkhane.
L'Ambassadeur Boubacar Coulibaly a réagi vendredi aux propos de Paris qui a contesté l'accusation d'"abandon en plein vol", portée par le Premier ministre malien à l'encontre de la France.
Paris avait affirmé, en retour, que le Mali allait "perdre le soutien de la communauté internationale", "s'isoler" et "abandonner des pans entiers de sa souveraineté" s'il avait recours à des sociétés militaires privées.
"Permettez-moi de dire que c'est plutôt cette France là qui est indécente et ingrate et non le Premier ministre du Mali qui est le chef de la deuxième Institution du Mali, c'est-à-dire le gouvernement du Mali", a répondu M. Coulibaly à la ministre française de la Défense, affirmant qu'"il n'y a absolument rien de faux dans tout ce que le Premier ministre Choguel a dit devant le monde entier à l'ONU".
Se disant indigné par le discours de Florence Parly tenu devant la chambre haute de la représentation nationale française -qui "ne fait pas honneur à la France"- l'ambassadeur malien a assuré que contrairement à "certains chefs d'Etat indignes des peuples qu'ils dirigent", le Premier ministre Choguel Maïga et le Colonel Assimi Goïta n'accepteront pas "de faire les caniches de service".
L'ancien chef de la diplomatie malienne a pointé l'échec de la France malgré sa présence militaire, pourtant "massive" dans le Nord du Mali depuis 8 ans, qui, dit-il "chaque jour que Dieu faisait était pire que la veille en matière de sécurité dans les 2/3 du pays".
"Pardon, tu as dit indécent et inacceptable ? Qu'il vous plaise de nous quitter vous et vos alliés, heureusement que l'immensité de l'univers nous laisse d'autres possibilités. La Chine, la Russie pouvant constituer par exemple, d'intéressantes alternatives".
"Non, vous ne pouvez pas et vous ne pourrez pas nous isoler. Pure perte de temps que d'essayer de nous effrayer avec cela", a-t-il martelé.
M.Coulibaly a tenu à rappeler à la ministre française, que jusqu'à l'arrivée de son armée, "la bête était circonscrite seulement au Nord du pays. Sans oublier l'indigne, la très indécente et très fâcheuse situation de forfaiture très inacceptable dont ton pays s'est rendu coupable au détriment du Mali à Kidal. Plus indécent et plus inacceptable tu ne trouveras".
Il a exhorté le gouvernement français d'arrêter "de faire du Mali un enjeu de politique interne notamment en le convoquant à chaque détour, pour tenter de sauver vos meubles aux yeux de l'opinion publique française qui comme nous Maliens, s'interroge toujours et légitimement sur le pourquoi d'une telle insistance à vouloir coûte que coûte rester au Mali ?"
"C'est proprement indécent et inacceptable de se transformer en armée d'occupation dans un autre pays aussi souverain que le tien", a conclu M. Coulibaly.
APS