« Rien ne sert de courir, il faut partir à point » semble professer à l’hippodrome Longchamp de Paris, lors du débat sur le financement de la croissance dans l’espace francophone, le Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) Cheikh El Kebir Moulaye Taher.
En effet, interpellé lors de ce débat en apothéose de LaREF21 sur la question de l’épargne et de la difficulté pour les pays africains, avec de faibles taux de bancarisation, à la rassembler pour financer le développement local, le Gouverneur de la BCM a mis en évidence les efforts réels déployés par les banques centrales africaines pour mettre les pays au diapason des exigences internationales et pour booster l’épargne locale. Pour lui, le développement de l’épargne et la crédibilité des banques sont les deux faces d’une même d’une monnaie !
Pour se faire note le Gouverneur de la BCM, M. Cheikh El Kebir Moulaye Taher, il faut encourager des stratégies Cash Less où les épargnants font confiance aux banques primaires auprès desquelles ils déposent leur argent. « Je pense que l’ensemble des banques centrales en Afrique ont adopté une stratégie de cashless « idoine » même si le cash reste important dans nos économies à hauteur de 30 à 40% ».
Pour améliorer les systèmes financiers dans les pays, Cheikh El Kebir Moulaye Taher préconise le recours aux nouvelles technologies, en faisant en sorte que « le développement du cash, la digitalisation de l’économie, le mobil banking, l’utilisation de systèmes d’information permettent et surtout encouragent des Fin Tech ».
Pour le gouverneur de la BCM les stratégies « d’amélioration et de promotion des Nouvelles technologies permettront sans doute d’améliorer ce financement c’est-à-dire drainer cette fiduciaire vers les banques et améliorer ainsi leurs possibilités ».
Le Gouverneur de la BCM, M. Cheikh El Kebir Moulaye Taher, a à cet effet, rappelé qu’en Afrique « et en particulier en Mauritanie, la mise en place récente d’un cadre juridique cohérent pour la gestion des systèmes et moyens de paiement à travers les Fin Tech, devenues des plateformes importantes dans l’environnement financier du pays.
Mais Il ne suffit donc pas d’encourager ou créer un cadre juridique ou même l’infrastructure numérique nécessaire pour tout solutionner, rappelle le Gouverneur de la BCM pour qui, nonobstant ces conditions indispensables, le système bancaire doit lui aussi être « très solide » et offrir « des possibilités de placements alternatifs pour ce cash ». Partant du principe que « pour développer une épargne, il faut au préalable un revenu disponible donc de la croissance qui va générer l’investissement ».
Le Gouverneur de la BCM, M. Cheikh El Kebir Moulaye Taher précise qu’ «il faut que les banques soient proactives et offrent des solutions ; des produits pour que cette épargne fiduciaire soit utilisée de manière efficiente ». Et que pour être efficient lui-même, tout système financier a besoin que l’on ait l’information passée, présente et future. Ce manque d’information expliquerait chez nos banques « une aversion pour le risque alors que les crédits ne sont pas toujours assez développés, ni l’épargne, non plus ».
Pour expliquer les freins au développement de l’épargne, le gouverneur estime que cela pourrait être en rapport avec la perception de manque de crédibilité des banques primaires en Afrique. Pour faire face à ce déficit de crédibilité le gouverneur de la BCM révèle qu’en Mauritanie « nous avons exigé l’augmentation du capital des banques de 65% et nous avons demandé un renforcement important de leurs fonds propres nets».
Et le gouverneur de la BCM, M. Cheikh El Kebir Moulaye Taher de conclure que la «mondialisation a imposé une standardisation des comportements. Il faut que nos banques soient efficientes et efficaces. Pour cela, elles doivent respecter les normes internationales pour se développer. Des règles qui peuvent paraitre contraignantes mais dont le respect est tout aussi important pour plus de crédibilité de nos banques », assure-t-il. Les banques africaines ont fait beaucoup d’efforts estime enfin M. Cheikh El Kebir Moulaye Taher car « toutes sont au niveau de Bâle 3, respectant les règles sur les critères de solvabilité ».
Rappelons enfin que le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) M. Cheikh El Kebir Moulaye Taher a fait cette intervention lors de la Rencontre des entrepreneurs francophones (LaREF21) hébergée du 24 au 27 août 2021 à Paris dans la perspective d’une nouvelle dynamique de la Francophonie économique à laquelle ont été associéés une vingtaine d’associations patronales francophones invitées par le MEDEF en attendant le prochain sommet de l’organisation prévu à Djerba en Tunisie fin 2021.
JD