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La fermeture de quatre Mahadras ou écoles coraniques à l’est de la Mauritanie n’est en fait que la partie visible de l’iceberg du bras de fer que se livrent pouvoir et Islamistes en Mauritanie, peut-on constater dimanche à la faveur d’un débat télévisé sur la chaine Wataniya mettant aux prises les représentants des deux camps.
Un débat parfois houleux a en effet opposé dimanche sur un plateau de cette télévision privée, Aboubeckrine Ould Ahmed et Bouna Oumar Ly, islamistes proches du Pouvoir, à Mahfoudh Ould Brahim Fall, proche du parti Tawassoul au sujet de la fermeture des dites Mahadras. Si pour les représentants du Pouvoir, il ne s’agit ni plus, ni moins que de tentative administrative de réorganiser ce secteur, indiquant que les institutions concernées par la mesure, sont plus des instituts que des Mahadras au sens de l’école coranique traditionnelle. Mais les craintes sont vite déballées pour parler des menaces terroristes éventuelles, des flux de financements occultes que l’Etat combattrait. Aboubecrine Ould Ahmed rappellera dans ce sens que ces mahadras ne devraient pas bénéficier de « subventions extérieures » allusion faite au flux financiers en provenance de pays du Golfe dont profiteraient certains mouvements islamistes.
Les représentants du Pouvoir reprocheront également aux adversaires du régime la tentative «d’amplifier » à dessein cette affaire en utilisant les lieux de culte pour une «propagande» contre le Pouvoir. En outre précisent les représentants du pouvoir, la mesure n’est qu’une «suspension temporaire », devant permettre aux services de l’Etat de tirer la graine de l’ivraie.
Pour Mahfoud Ould Brahim Fall, l’alibi ne résisterait pas à l’observation. L’évocation de cette affaire sur certaines tribunes n’est en fait qu’un rappel des dépassements commis par le Pouvoir contre ces institutions de l’enseignement des sciences du Saint Coran. Il ajoute que cette affaire qui oppose les tenants des Mahadras aux autorités administratives dure depuis un mois alors que les autorités régionales concernées avaient été informées suite à l’ouverture d’une antenne à Diguenni regrettant au passage que des centaines d’enfants y compris dans certains adwabas n’aient plus accès à l’éducation. Il a également précisé que l’association des Oulémas aurait du parler de ces mesures de fermeture au lieu de chercher à répliquer à l’érudit Mohamed El Hassen Ould Deddew qui n’a fait que condamner une telle décision. Pour lui, la solution à la crise née de la fermeture de ces mahadras ne peut être trouvée que dans la rétractation de l’administration quant à sa décision de « fermer les écoles coraniques ».
Le régime en place aurait déjà initié des opérations de contrôle sur 34 écoles coraniques à Nouakchott dont il cherche à remonter les financements, rappelle-t-on.
JD