Sahara Médias - Le président mauritanien Mohamed O. Cheikh Ghazouani doit rencontrer la semaine prochaine les présidents de certains partis politiques avec lesquels il évoquera la question du « dialogue national » attendu et la date de son lancement, selon des sources propres à Sahara Medias.
Cette rencontre prévue au palais présidentiel devra se limiter à la coordination des partis représentés au parlement qui avait déjà approuvé en février dernier une feuille de route pour l’organisation de ce qu’elle a appelé « la concertation nationale ».
Cette rencontre n’a pas été annoncée officiellement et nos sources ne précisent pas si les rencontres entre le président de la république et les dirigeants des partis seront collectives ou individuelles.
La coordination, composée de partis de la majorité et de l’opposition y compris l’union pour la république au pouvoir, s’est constituée au début de l’année dernière afin d’unifier le front intérieur et faire face au coronavirus.
Le parti Tewassoul, le plus grand parti de l’opposition de par sa présence au parlement s’était retiré de la coordination après que le gouvernement ait refusé de prendre en compte ses propositions relatives à la gestion du coronavirus, selon un communiqué publié précédemment par le parti.
Ces derniers mois, la coordination qui s’est constituée dans un premier temps comme tribune de concertation pour les efforts contre le coronavirus, s’est mutée en un cadre de concertation entre les composantes politiques, poussant vers l’organisation d’un dialogue national, sur lequel le pouvoir avait des appréhensions.
Les communiqués publiés à l’issue des réunions de la coordination qualifiaient à chaque fois les discussions à propos du dialogue de « discussions à propos des questions nationales », comme cela avait été le cas pour le communiqué publié début février.
Le parti Tewassoul qui avait claqué la porte de la coordination a tenté de s’en approcher pour avoir organisé une série de rencontres avec les partis de l’opposition dans le cadre « d’une tentative destinée à unifier les efforts et aller dans le sens de réformes consensuelles ».
Tewassoul, dans un communiqué publié ce jeudi, a révélé qu’il mettait la dernière main à des actions politiques dans le cadre de ce qu’il a appelé « le programme de lutte », en vertu d’une décision émanant de son bureau exécutif il y a quelques jours. »
Selon le premier vice-président de ce parti, Habib O. Hemdeït, celui-ci vise à travers ce programme de lutte à « imposer des réformes sérieuses et des transformations consensuelles ».
Le retrait du parti Tewassoul de la coordination des partis représentés au parlement fait planer le doute quant à la participation à la rencontre prévue avec le chef de l’état, les sources du parti s’étant refusées à se prononcer sur une éventuelle invitation à cette rencontre.
A l’opposé certaines sources s’attendent à ce que cette formation politique réintègre la coordination et prenne part à la concertation nationale prévue.
La feuille de route approuvée par la coordination des partis représentés au parlement en février dernier prévoit que l’initiative d’un appel au dialogue national doit émaner du président de la république suivant la formule qu’il aura jugé approprié.
Le processus fixé par la feuille de route n’ayant pas été respecté, il n’en demeure pas moins la rencontre prévue entre le président de la république et les dirigeants des partis de l’opposition remet de nouveau sur la table le dossier politique.
La concertation attendue serait ouvert à la discussion de tous les dossiers et toutes les questions nationales et des sources informées a révélé à Sahara Medias que la question des réformes constitutionnelles pourraient être envisagées, notamment la suppression des derniers amendements constitutionnels relatifs au sénat, le drapeau et l’hymne nationaux.
Certains partis politiques, notamment ceux d’obédience nationalistes africains veulent que soient discutée la question de la « refondation de l’état » et la nécessité de corriger les injustices sociales et humanitaires dans le pays.
D’autres partis insistent sur la nécessité d’écrire « un nouvel acte social » dans le pays et la révision des mécanismes électoraux et démocratiques afin d’éviter les crises qui ont secoué le pays ces derniers temps.
Lors de son arrivée au pouvoir en août 2019, le président Mohamed O. Cheikh Ghazouani avait rejeté l’organisation d’un dialogue national mais s’était déclaré ouvert à une concertation permanente avec tout le paysage politique et à tenir des rencontres avec les dirigeants des partis et la société civile.