Les 13 et 14 avril courant, plusieurs réunions d’experts de haut niveau et de think thank (NYCBAR) ont passé en revue les perspectives d’une solution durable et définitive à l’affaire du Sahara Occidental. Une majorité s’est dégagée en faveur de la solution d’autonomie proposée par le Maroc et appelé la Maison Blanche à la soutenir. Condensé !
« Un panel d'experts de haut niveau a appelé, mardi lors d’une conférence, l’actuelle administration américaine à soutenir les efforts du Maroc visant à résoudre le conflit du Sahara sur la base d’une solution politique fondée sur le plan d’autonomie, comme seule solution à ce différend régional.
"Republic-Underground" appelle Alger à jouer un rôle positif
Les participants à cette conférence, organisée par le centre américain "Republic-Underground", ont également plaidé pour le déploiement du Consulat américain à Dakhla afin de faciliter les contacts entre les opérateurs économiques locaux et leurs homologues américains, et promouvoir les investissements et l'aide américaine au développement de la région, conformément à l'Accord de libre-échange liant les Etats-Unis et le Maroc.
Les panélistes ont aussi appelé à amener l'Algérie à contribuer effectivement aux efforts des Nations-Unies visant à parvenir à une solution politique au différend régional sur le Sahara marocain et à assumer sa responsabilité en tant que véritable partie au conflit.
Seule une telle approche, ont-ils estimé, est à même de mettre fin aux souffrances des populations des camps de Tindouf, réduire les menaces à la sécurité et permettre l'intégration et la coopération régionales au Maghreb.
Cette rencontre a été marquée par la participation notamment de Michael Flanagan, ancien Congressman américain; Erik Jensen, ancien Chef de la Minurso et Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara (1993-98) ; Richard Weitz, Directeur du centre d’analyse politico-militaire au Hudson Institute ; Elisabeth Myers, avocate et universitaire, et Nancy Huff, présidente de l’ONG américaine "Teach the Children International", ainsi que Ghalla Bahiya, Vice-présidente de la région Dakhla Oued Eddahab et Mohamed Abba, Vice-président de la région Laayoune Sakia El-Hamra.
Dans leurs conclusions, les panélistes ont estimé que les Etats-Unis devraient s'opposer à certaines utilisations abusives du droit international et du principe d'autodétermination visant à déstabiliser et morceler des Etats souverains. Selon le droit international, le principe d'autodétermination ne s'applique pas au territoire du Sahara, qui fait géographiquement et historiquement partie intégrante et intégrale du Royaume du Maroc et partage les mêmes caractéristiques ethniques, religieuses et culturelles, ont-ils fait valoir.
Les participants ont aussi appelé à remédier au calvaire humanitaire dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, et faciliter le retour à la mère patrie des populations séquestrées dans ces camps.
A ce propos, ils ont souligné la responsabilité du polisario pour ses actions déstabilisatrices et provocatrices, tout en soulignant le rôle et les responsabilités de l'Algérie en tant que pays hôte du polisario ( …) Dans leurs interventions, les participants à cette conférence ont recommandé de multiplier l'aide et les investissements américains vers la région du Sahara pour soutenir le développement socio-économique de la population locale.
Par ailleurs, ils ont insisté sur une action active pour soutenir les efforts du Maroc afin de faire face aux menaces qui guettent sa sécurité et sa stabilité nationales, ainsi que celles de la région.
Dans une intervention lue en son nom à cette occasion, Eric Jensen a estimé que la Proclamation américaine sur le Sahara marocain donne "inéluctablement une impulsion" pour résoudre le différend régional sur le Sahara qui n’a que trop duré, en amenant "toutes les parties concernées à faire face à la réalité".
Selon lui, "ce n'est que dans un esprit de réalisme et de compromis", et avec la contribution des Etats-Unis, que le Maroc, l'Algérie et le polisario parviendront à résoudre pacifiquement ce conflit qui continue de poser une menace à la paix et la sécurité régionales et un obstacle coûteux à la coopération régionale et au développement du Maghreb…
Richard Weitz a, pour sa part, mis l’accent sur le rôle du Maroc en tant qu’allié majeur des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme, notamment en Afrique du Nord et de l’Ouest, soulignant que la coopération sécuritaire et militaire maroco-américaine reste "extrêmement importante".
A ce propos, il a estimé que l’administration Biden gagnerait à renforcer et promouvoir la coopération sécuritaire et militaire avec le Royaume, étant donné le rôle stratégique du Maroc sur cette partie du continent…
Elisabeth Myers a noté que la Proclamation américaine sur le Sahara constitue "une évolution" de la politique américaine sur le dossier et une reconnaissance que le plan d’autonomie est le chemin à suivre pour la résolution d’un conflit de longue date.
Soulignant que le Maroc représente un allié stratégique pour les Etats-Unis, elle a estimé que l’actuelle administration américaine devrait continuer à soutenir les efforts diplomatiques sur cette question, mais aussi dans la région et au niveau multilatéral.
L’autonomie est soutenue par les USA (Council on Foreign Relations)
Le lendemain encore des experts américains en droit et en relations internationales ont souligné, mercredi, la pertinence de la Proclamation US sur le Sahara marocain, en affirmant que le soutien à l'autonomie sous souveraineté marocaine a été la politique suivie de longue date par les Etats-Unis sous plusieurs administrations.
Intervenant dans le cadre d’une conférence virtuelle organisée par l’Association du barreau de la ville de New York (NYCBAR) sur le sujet, Elliott Abrams, ancien haut diplomate américain et Conseiller adjoint à la Sécurité nationale de la Maison Blanche (2005-2009), a affirmé que l’actuelle administration américaine devrait maintenir et endosser la Proclamation adoptée par sa prédécesseur, étant donné que le Royaume du Maroc constitue "un fidèle allié stratégique de longue date" des Etats-Unis d’Amérique.
M. Abrams, qui est également spécialiste du Moyen Orient au prestigieux Think Tank américain "Council on Foreign Relations", a mis en évidence le rôle de l’Algérie dans la perpétuation du différend régional sur le Sahara marocain, faisant remarquer que si ce n’était pour le soutien algérien flagrant au polisario, ce conflit aurait pris fin depuis longtemps dans le cadre du plan marocain d’autonomie.
Il a également relevé que pour l’Algérie, la question du Sahara n’est ni plus ni moins un instrument pour porter atteinte au Maroc, et que son soutien aux séparatistes du polisario s’inscrit dans ce scénario.
Pour l’expert américain, contrairement au Maroc, l’Algérie n’a aucun intérêt national dans la question du Sahara, en ce sens que le pouvoir algérien instrumentalise le polisario dans le cadre de sa rivalité hégémonique visant le Royaume.
Elliott Abrams a aussi rappelé que le territoire du Sahara n’a jamais été historiquement un Etat indépendant, et que le fait de vouloir le sectionner du Royaume du Maroc, comme cela est défendu par certains, ne ferait que déstabiliser un allié historique des Etats-Unis et contribuerait à l’instabilité dans une région déjà en proie à l’insécurité.
Et d’ajouter, à ce propos, qu’il est très difficile à concevoir qu’un mouvement séparatiste autocratique comme le polisario puisse aboutir à un Etat démocratique, comme certains l’avancent.
Selon lui, il est, de ce fait, dans l’intérêt des Etats-Unis de s’opposer à toute atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc.
De son côté, Eugene Kontorovich, professeur et directeur du Centre pour le Moyen Orient et le droit international à la George Mason University, a tenu à rappeler que les Etats-Unis d’Amérique continuent de reconnaitre en ce moment même la souveraineté du Maroc sur le Sahara, et que c’est actuellement la politique américaine sur le dossier.
Pour lui, le président Joe Biden "n’a pas besoin d’endosser" la Proclamation adoptée par son prédécesseur, en ce sens qu’il est "lui-même l’actuel Président d’un pays qui reconnait déjà cette souveraineté".
Le professeur Kontorovich a aussi souligné que la politique américaine sur le Sahara marocain "reste consistante avec le droit international", en rappelant qu’un nombre important et grandissant de pays arabes et africains ont récemment ouvert des Consulats au Sahara en signe de reconnaissance pleine et entière de la souveraineté totale du Royaume du Maroc sur cette région.
A noter enfin que les vice-présidents des deux régions du Sahara, Ghalla Bahiya et Mohamed Abba, ont formulé le souhait que l'administration américaine continue de soutenir la souveraineté du Maroc sur son Sahara, tout en réitérant l’appel à une solution politique sur la base de la proposition d’autonomie.
Ils ont également appelé à favoriser les investissements et l'aide des États-Unis au développement de la région du Sahara, et à trouver une solution à la situation humanitaire désastreuse dans les camps de Tindouf.
(Avec Map)