AMI - Des membres du gouvernement, ont commenté, mercredi après-midi, les résultats du conseil des ministres réuni dans la matinée. Il s’agit de M. Sidi Ould Salem, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, des Technologies de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement, de M. Mohamed Nedhirou Hamed, ministre de la Santé et de Mme Mariem Bekaye, ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Prenant la parole le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de décrets et des communications, dont deux relatives aux secteurs de la santé et de l’environnement. La première communication a trait à la réforme, à la régulation et au renforcement de l’approvisionnement du pays en médicaments et l’autre concerne la révision de la contribution nationale au titre de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat.
Au sujet de la communication qu’il a présentée en conseil des ministres, le ministre de la Santé est revenu sur les mesures à prendre dans le cadre du processus de réforme du secteur pharmaceutique démarré en octobre 2019.
Le plan opérationnel qui a été proposé repose sur quatre axes principaux. Le premier concerne l’amélioration du cadre juridique et institutionnel de la CAMEC, le second a trait à l’aspect organisationnel pour prévenir et surmonter les pénuries, tandis que le troisième vise à réduire le manque de capacité du secteur en termes de stockage et de transport sécurisé des médicaments et le le dernier axe se focalise sur la gestion des médicaments ainsi que sur le renforcement de l’inspection.
Le ministre a indiqué que la réponse la plus adéquate face à la vente de faux médicaments, est l’application de la loi dans toute sa rigueur. Il a d’ailleurs expliqué qu’un train de mesures a été adopté pour réglementer le secteur pharmaceutique, pour contrôler les prix la source d’approvisionnement et sanctionner toute entrave.
A titre d’exemple, le ministre a souligné que la moindre infraction commise par une pharmacie sera sanctionnée. Ainsi, une pharmacie prise en infraction sera fermée pendant trois jours la première, pendant un mois la seconde fois et sera fermée définitivement la troisième fois.
La ministre de l’Environnement est revenue sur la communication, relative à la révision de la contribution de la Mauritanie pour la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Elle a expliqué que le changement climatique est un défi mondial qui impacte sur le développement socio-économique, et les conditions de vie des populations de façon générale.
Selon la ministre, le rapport 2020 de l’Organisation météorologique mondiale indique qu’à cause de l’augmentation des gaz à effet de serre, on constate un réchauffement et une réduction l’oxygène. A cela s’ajoute une acidification des océans qui impacte les écosystèmes marins. Ce dernier point, souligne la ministre, entrainera l’exode de certains types de poissons dont le milieu naturel n’est plus adéquat, car négativement impacté par le changement climatique.
Pour elle, bien que la Mauritanie fasse partie des pays vulnérables au changement climatique, le niveau d’émissions de gaz à effet de serre demeure insignifiant par rapport aux émissions mondiales. Toutefois, un rapport national montre qu’entre 2015 et 2018, les émissions totales par habitant ont augmenté de 12 %.
Le défi essentiel est l’atténuation des effets du changement climatique. Ceci nécessite des moyens importants, précise-t-elle. Elle a rappelé que la Mauritanie a ratifié l’accord de Paris et qu’en 2015 un plan de travail qui précise les engagements de l’État pour la réduction des émissions ainsi que les mesures qu’il va prendre à l’endroit des secteurs les plus exposés aux effets du changement climatique a été mis en place.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, une avancée notable a été faite en matière de production d’énergie renouvelable, souligne la ministre. La production d’énergie solaire est ainsi passée de 17% en 2015 à 50 % en 2021.
Pour ce qui est de l’atténuation, la Mauritanie a présenté 10 projets a Fond vert pour le climat et au Fond mondial pour l’environnement, dont 5 ont été approuvés, a déclaré la ministre. Cependant, elle estime que la mise en œuvre n’a pas donné les résultats escomptés. Cela résulte du manque d’intégration de la dimension changement climatique dans les politiques sectorielles.
Le processus de révision exige une implication franche de tous les secteurs qu’ils soient émetteurs ou vulnérables, afin de définir, de réviser les priorités ainsi que les mesures qui seront mises en œuvre en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, a martelé la ministre.
Pour y remédier, la ministre a annoncé l’organisation d’un atelier national intersectoriel d’ici la fin du mois. Ce travail devra aboutir à une nouvelle version de la contribution de la Mauritanie qui sera présentée en novembre 2021, au sommet mondial sur le climat (Cop26).
Reprenant la parole, le porte-parole du gouvernement a répondu à plusieurs questions. C’est ainsi qu’il a souligné que les autorités ont pris toutes les mesures nécessaires, pour l’approvisionnement du marché en denrées de première nécessité, durant le mois de Ramadan. Il a également indiqué qu’un contrôle des prix sera effectué.
Pour ce qui est du fonds dédié à la promotion de l’élevage et des secteurs dérivés, le porte-parole a déclaré qu’il vise à exploiter au maximum nos ressources animalières. Aujourd’hui, précise-t-il, la contribution du secteur à l’économie nationale reste faible, malgré les potentialités immenses.
S’agissant des vaccins contre le Covid-19, le ministre a rappelé que la vaccination ne sera pas imposée. Il estime tout de même la nécessité d’y recourir afin de prévenir la maladie.
Pour finir, le ministre est revenu sur la tournée qu’il a effectués dans quelques établissements d’enseignement supérieur privé. Il a souligné que ces établissements font partie intégrante du système national de l’enseignement supérieur. Il a rappelé que le laxisme n’est plus permis et que ces établissements sont soumis aux mêmes critères que l’université publique. Selon lui, un travail strict de régulation et d’évaluation est exercé pour que les études se déroulent dans les normes.