La Mauritanie célèbre 60 ans d’indépendance ce 28 novembre 2020. Depuis cette date, le pays poursuit ses efforts de développement, désormais axés sur les infrastructures urbaines, les services sociaux et l’autosuffisance alimentaire.
Il y a 60 ans, la Mauritanie accédait à l’indépendance. Ce pays d’Afrique du Nord-Ouest qui compte seulement 4 millions d’habitants sur 1 million de km2, vient d’entamer plusieurs chantiers économiques et sociaux. Parmi les grands projets de l’Etat, la mise en place de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) à l’horizon 2030. Ce cadre de développement initié en 2016, s’articule, entre autres, autour des mines, de la pêche, des infrastructures, du capital humain et de l’accès aux services sociaux de base.
Les démarches engagées sur le plan socio-économique ont permis à la Mauritanie d’enregistrer en 2019 une croissance du PIB réel estimée à 6,7 % contre 3,6 % en 2018, selon la Banque Mondiale, et ce grâce à l’augmentation de la production des industries extractives, et la hausse des exportations du secteur de la pêche. Des progrès ont également été enregistrés en termes d’assainissement des finances publiques et de gestion de la dette. L’amélioration de l’environnement des affaires a fait passer le pays du 176e rang en 2015 au 148e rang en 2019 dans le rapport Doing Business.
Récemment, la pandémie de Coronavirus a fait plonger l’économie locale, faisant perdre à l’état 25 % de ses recettes, principalement en raison de l’arrêt des activités. Pour faire repartir la machine, le président Mohamed Ould El-Ghazaouani a mis en place en octobre dernier un programme de relance de plus de 500 millions d’euros ciblant les secteurs sociaux, les infrastructures urbaines et l’autosuffisance alimentaire. Ces trois grands chantiers devraient créer 52 000 opportunités d’emploi sur une durée de trente mois.
Dans le secteur des mines, la société nationale industrielle et minière (SNIM), dont l’Etat détient plus de 78% du capital, entend doubler sa production de minerais de fer, en passant de 12 à 24 millions de tonnes de minerais de fer d’ici 2026. La SNIM fournit à la Mauritanie 37% des recettes d’exportation, 30% du budget de l’état et 15% du PIB. Début novembre, le président Mauritanien avait effectué une visite sur les lieux pour soutenir les ambitions de l’entreprise.
Dans le domaine agricole, le pays a signé le 25 novembre dernier un partenariat avec l’entreprise suisse GDM-Agriconcept pour réaliser un projet de production d’aliments de bétails dans la zone du Trarza, au sud-ouest de la Mauritanie. D’un montant d’environ 17 millions USD, ce nouveau projet va générer 1268 emplois, dans un pays où les jeunes représentent 60% de la population.
Toutefois, la Mauritanie a encore des efforts à faire en matière d’urbanisation pour atteindre son plein potentiel économique. S’exprimant ce jour sur le média RFI, le diplomate Ahmedou Ould Abdallah a pour sa part émis le souhait d’une ouverture des élites du pays aux investissements étrangers.
« Le fait que nous puissions penser que nous allons nous développer par nos propres moyens et que beaucoup d’élites gardent encore une mentalité de guerre froide contre la présence d’investisseurs étrangers me préoccupent. Je souhaite que la Mauritanie s’ouvre d’avantage aux investisseurs privés », a-t-il avancé. Son souhait devrait être exausé dans les prochaines années, grâce aux belles perspectives d’exploitation des importants gisements de gaz découverts dans l’offshore sénégalo-mauritanien.
Aïsha Moyouzame (agence Ecofin)