Le Calame - Quelques uns des héros de la bataille de Tourine I
Photo 1: Feu Lt Abdel Kader Naji.
Photo 2 devant un VPC: debout à gauche Chef de char Sgt Mohamed Arafa, Assis: Chef de char Sgt Oumar OuldAlada, debout à droite: Chef de char Sgt Bahah du 2 EB
Photo 3 prise à Tourine: de la gauche vers la droite: chef de char, sgt Mohamed Mahmoud OuldZahaf, chef de char sgt Mohamed OuldArafa, chef de char Sgt Sidi OuldSelmetta, Pilote de char Soldat de 2Cl SoueilikOuld Mohamed Alias Isengrin, assis, Tireur Caporal VallyOuldOudaa.
Photo 4: à gauche, Chef de char Feu sgt Ba Cheikh Tidjane, à droite, pilote de char caporal Brahim Ould Ahmed La’ma.
Le 04 Juin1976, en fin de journée, la ville de Zouerate a été harcelée par un ennemi d’une dizaine de véhicules légers, venant du sud-est, pendant près d’une heure.
Très tôt, le lendemain, le commandant Mohamed Khouna Ould Haidalla, commandant le Secteur 2 qui était à Nouakchott arrive par une liaison aérienne, constitue une force d’intervention composée par une unité de la Garde Nationale, le fer de lance du Secteur 2, commandée, par le lieutenant Abou Diakhité avec pour adjoint le lieutenant Attih et deux excellents sous-officiers supérieurs comme chefs de sections, l’Adjudant-chef Brahim Ould Moukhtayir et l’Adjudant-chef Ould Mbeirouk, un élément de Commandement sous les ordres du lieutenant Diop Djibril, le 4 ER commandé par le lieutenant Dia Elhadj Abderrahmane et le 1er Escadron blindé, un escadron d’Autos Mitrailleuses Légères commandé par le lieutenant Ney Ould Bah, secondé par le sous-lieutenant Kader.
Vers 08 heures, après un exposé de situation et précédées d’une reconnaissance aérienne qui rend compte avoir survolé un ennemi aux environs de Tourine (un puits d’eau douce à l’extrémité est de Lehmami), les unités sont engagées en direction de l’est, en poursuite sur les traces de l’ennemi, l’escadron de la garde en tête, le 4 ER en flanc-garde à gauche, l’escadron AML en flanc-garde à droite et l’élément de commandement dans le sillage de l’escadron de la Garde.
En moins de trente minutes, les unités avalent le premier compartiment de terrain, un glacis d’une trentaine de kilomètres. Par contre, elles mettront plus de quatre heures pour franchir la quarantaine de kilomètres de Lehmami, un massif dunaire ondulant, parsemé de touffes d’herbes sèches, extrêmement difficile où la vitesse moyenne ne peut excéder 10 kilomètres à l’heure et déboucher sur Tourine. Vers 16 heures, les unités s’arrêtent à Tourine où elles trouvent les traces toutes fraiches de l’ennemi.
Les ravages des AMLs
Un point de situation est fait et les unités sont réarticulées compte tenu de la nouvelle contexture du terrain, avec l’escadron de la Garde en tête, suivi de l’élément de commandement, puis le 1 EB et le 4 ER en serre-file.
A six cents mètres au-delà de Tourine, les unités bifurquent plein nord, dans un passage étroit d’une largeur de trois cents mètres entre une chaine de montagne à l’ouest et un cordon dunaire à l’est, l’Aftassa, annonçant les prémisses de Maqteir et qui les conduira après 17 kilomètres de parcours à Mjeibir, un ancien oued obstrué et légèrement boisé.
Les unités avaient à peine roulé pendant une dizaine de minutes que l’ennemi se manifeste avec deux à trois véhicules qui entament un jalonnement en direction de Mjeibir, avec pour objectif de les distraire, tout en les attirant dans le dispositif d‘embuscade mis en place.
L’unité de tête ralentit le rythme et par glissement, le 1 EB s’extrait du dispositif initial pour prendre la tête de l’offensive. C’est précisément le moment que choisit l’ennemi pour déclencher un tir de barrage.
Les AMLs particulièrement adaptés aux déplacements en terrains difficiles et, grâce á leur blindage, franchissent le tir de barrage, talonnant de très près les véhicules-appâts, obligeant ainsi l’ennemi à suspendre son tir pour se retrouver au milieu de son dispositif.
L’inefficacité des armes anti-personnelles individuelles et collectives de l’ennemi face au blindage des AMLs et l’exiguïté du terrain de manœuvre étaient telles que les AMLs utilisant leur blindage et la puissance de leurs autos percutent et renversent comme des fétus de paille les véhicules et les personnels de l’ennemi, faisant de terribles ravages dans ses rangs.
Debout à côté de son véhicule de commandement, l’éternel cure-dent d’Adress entre le pouce, l’index et le majeur de la main droite et le combiné d’un poste radio à modulation de fréquences dans la main gauche, le commandant Haidalla coordonnait les actions de ses unités tout en se nettoyant les dents.
Après une quarantaine de minutes d’accrochage entre les AMLs et l’ennemi, l’escadron de la garde entre en action et après une heure trente minutes de combat, l’ennemi, terrorisé et désorganisé par ces monstres d’acier invulnérables qu’il rencontre pour la première fois et ayant subi de lourdes pertes, éclate et se disperse tous azimuts.
Le soleil commençait à disparaitre derrière la chaine de montagne quand l’ennemi était défait et son dispositif investi. Parmi les prisonniers qui ont été faits se trouvait un officier algérien qui décline son identité et donne l’information qu’une colonne dirigée par El Wely Moustapha Seyid est en route pour attaquer Nouakchott.
L’information est immédiatement répercutée sur l’Etat-major National. Les éléments du 1 EB venaient de faire leur baptême de feu. Les unités passent la nuit à Tourine et procèdent à leur remise en condition.
Très tôt le matin, un Defender atterrit apportant le ravitaillement, quelques roues d’AML et amène l’officier algérien et quelques prisonniers avec lui. Les unités du Secteur 2 embarquent les prisonniers et les matériels ennemis récupérés dans les camions et reviennent à leur base, Zouerate.