L'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, l'ancien président allemand Horst Kohler, 76 ans, a démissionné de ses fonctions "pour raison de santé", ont annoncé mercredi les Nations unies dans un communiqué.
"Le secrétaire général (Antonio Guterres) regrette profondément cette démission mais dit la comprendre parfaitement et transmet ses meilleurs voeux à l'émissaire", précise le communiqué de l'ONU. Horst Kohler était en fonctions depuis juin 2017.
L'ONU ne donne aucune précision sur les problèmes de santé de l'ancien président allemand. Depuis sa prise de fonctions, Horst Kohler a laborieusement essayé de relancer la recherche d'une solution pour le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole contrôlée majoritairement par le Maroc mais revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario.
Après six ans d'interruption de dialogue, il avait réussi à faire reprendre langue aux parties concernées, notamment en réunissant en Suisse à deux reprises --en décembre puis en mars-- le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie. Une troisième rencontre était envisagée pour les prochains mois sans qu'aucune date n'ait toutefois été arrêtée.
Après la deuxième rencontre, le Polisario avait laissé peu d'espoirs pour des progrès rapides sur ce vieux conflit, affirmant que "le Maroc n'avait montré aucune appétence pour s'engager dans un processus sérieux de négociations".
Fin mars, Horst Kohler avait jugé que les positions restaient "fondamentalement divergentes".
- "Gestes" -
"Le Royaume du Maroc a pris note, avec regret" de cette démission, a réagi dans un communiqué le ministère marocain des Affaires étrangères, en rendant "hommage à M. Horst Kohler pour les efforts qu'il a déployés".
Le Polisario s'est dit "profondément attristé" par la nouvelle et a remercié M. Kohler pour "ses efforts dynamiques afin de relancer le processus de paix de l'ONU".
L'Algérie, qui soutient le Polisario mais refuse d'être considérée comme partie au conflit, a fait part de son "profond regret". Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangère a rendu un "hommage bien mérité à M. Koehler pour l’engagement et la détermination dont il a fait montre pour la relance du processus de règlement (...) depuis trop longtemps à l’arrêt".
Dans son communiqué mercredi, l'ONU souligne que le secrétaire général, qui remercie son émissaire pour son travail, "remercie également les parties (Maroc et Polisario) et les Etats voisins (Algérie et Mauritanie) pour leur engagement avec M. Kohler dans le processus politique" visant à trouver une issue au conflit.
Le Sahara occidental est une étendue désertique de 266.000 km2 dans une région riche en phosphates et bordée d'eaux poissonneuses. Le Polisario réclame la tenue d'un référendum d'autodétermination alors que le Maroc refuse toute solution autre qu'une autonomie sous sa souveraineté.
Dans son dernier rapport, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait réclamé aux parties "des gestes" pour progresser vers une solution.
Fin avril, l'ONU a renouvelé pour six mois sa mission de paix au Sahara occidental. Washington estime qu'une durée courte accentue la pression sur les parties pour parvenir à une solution.
La Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), au coût annuel d'environ 50 millions de dollars, compte quelque 300 membres. Depuis 1991, elle garantit un cessez-le-feu dans la région.
TV5 Monde via cridem