Le régime continue de détourner systématiquement le processus électoral et continue à orienter ce processus en vue de réaliser son agenda de reproduction de son système. Il n’est pas gêné de déclarer qu’il est une reproduction de ce système qu’elle incarne et impose par les méthodes et mécanismes connus.
Nous étions les premiers, à l’Alliance Électorale de l’Opposition Démocratique, à réclamer des consultations sur les garanties de l’organisation des élections présidentielles tant attendues par les Mauritaniens et à espérer une rupture avec les régimes de la tyrannie, de la corruption, de l’injustice et de la marginalisation.
C’est dans ce contexte, que nous avons adressé plusieurs lettres (6 lettres dont la première date du 8 février 2019) aux autorités chargées de la supervision du processus électoral. Nous avons précisé dans lesdites lettres ce que nous jugeons nécessaire pour garantir les conditions minimales de liberté, de transparence et d’intégrité de ces élections en plus de la neutralité des moyens de l’Etat et de son influence sur celles-ci.
Parmi ces procédures nous pouvons citer :
- Suspension des nominations à des postes d'État à des fins électorales qui sont l’apanage d’un parti seul politique.
- Séparer les marchés publics, les différentes licences et les services publics de la politique et ne pas exiger l’appartenance politique pour en faire profiter les méritants
- Restructuration de la Commission Électorale Nationale Indépendante conformément à la loi n ° 05-2018 modifié par la loi n ° 027-2012, qui stipule en son article 6 qu'elle est formée de manière consensuelle entre l'opposition et la majorité, ainsi que parmi les personnes impartiales (Article 11) de la loi suscitée et respecter les dispositions légales qui empêchent la nomination de personnalités proches des candidats dans cette CENI.
- Révision et vérifier la liste électorale pendant une période suffisante d'au moins deux mois et s’assurer de l’organisation d'un recensement des citoyens vivant à l'étranger conformément à la loi 022-2009, qui stipule aux articles 2 et 3 que : organiser le processus de vote lorsque le nombre de personnes inscrites atteint 100 personnes)
- Activation de la loi de conflit d’intérêt et son amendement afin que l'interdiction de participer à la campagne électorale soit appliquée sur toute l’étendue du territoire national.
- Inviter des observateurs internationaux pour superviser les élections.
- Ouvrir les médias publics à toutes les parties comme stipulé par la loi régissant la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuelle (HAPA), etc.
En dépit de la souplesse dont a fait preuve l’alliance électorale devant certaines des offres, afin d’avoir un minimum de consensus, le régime a finalement révélé sa véritable intention et sa ferme volonté de détourner et de contrôler le processus électoral. Il est arrivé à un stade tel qu’il veut choisir à l'opposition ses représentants.
Nous, Coalition Électorale de l’Opposition Démocratique :
1. Nous tenons le régime pleinement responsable des conséquences de l'organisation d'élections non consensuelles et sans fournir les conditions minimales de liberté, de transparence, d'intégrité et de tout ce qui peut en découler et ses conséquences.
2. Nous appelons toutes les forces qui aspirent au changement et militent pour l'unité, la stabilité et l'avenir du pays en général à s'opposer à la purge du processus électoral de son contenu et à la politique d'imposition du statu quo et ce avec les méthodes démocratiques et légales appropriées.
Nouakchott, le 19 mai 2019
Alliance Électorale de l'Opposition Démocratique