Chers concitoyens, chers camarades, militantes et sympathisants des FLAM.
14 mars 1983-14 mars 2019. Notre organisation fête ses trente-six ans. Je saisis cette opportunité grave et prometteuse pour vous adresser mon salut fraternel ainsi qu’à nos amis qui, à travers le monde, soutiennent notre combat pour la démocratie, l’égalité, contre le racisme et les discriminations en Mauritanie.
Qu’il me soit permis, pour commencer, d’avoir une pensée pour nos martyrs. Leurs sacrifices resteront à jamais imprimés dans notre mémoire collective. Mes pensées vont également à leurs familles. Leur lutte pour la sauvegarde de la mémoire et pour obtenir des «réparations » qui ne répareront jamais l’irréparable mérite le soutien de tous.
J’adresse également un salut fraternel aux courageux fondateurs de notre organisation. Depuis des décennies, au prix d’une abnégation inestimable, ils mènent avec conviction, détermination, courage et fidélité notre combat pour nos objectifs. Un combat auquel ils ont tout sacrifié.
Tous méritent notre reconnaissance pour leur engagement et leurs réalisations. Le Manifeste du Négro-mauritanien opprimé en est une. Publié en avril 1986, ce texte de référence fait désormais office de boussole pour tous ceux qui ont à cœur de combattre toutes les oppressions dans notre pays.
Je salue et encourage tous les membres de la direction de notre mouvement et tout autant nos militants dont l’action, jour et nuit, garantit l’existence même et le développement des FLAM. Grâce à eux, notre organisation s’est imposée comme une force politique de poids en Mauritanie qui, jamais, ne s’est compromise ni n’a succombé aux sirènes de l’entrisme, de la récupération ou de l’instrumentalisation.
Je ne saurais oublier les animateurs de notre site flam-mauritanie.org pour leur excellent et utile travail de communication qui contribue à la diffusion de nos principes, à la connaissance de nos prises de position et de nos actions.
Chers amis.
Notre combat est -hélas- plus que jamais d’actualité. Les maux que nous combattions et qui ont commandé notre engagement corrodent plus que jamais notre société. Ils ont pour noms racisme d’Etat, ségrégation, discriminations, négation culturelle, esclavage, exclusion….en un mot négation des libertés et de la démocratie.
Depuis 1983, les pouvoirs politiques qui se sont succédé à la tête de la Mauritanie se suivent et se ressemblent. Se distingue la brève présidence de Sidi Ould Cheikh Abdallah qui semblait annonciatrice d’évolutions possibles. Nul n’a oublié « 1989 » et son cortège de meurtres de masse, de pogroms, de déportations. Nul ne peut oublier les incarcérations, les tortures, les exécutions expéditives. Nul ne peut oublier les années de braise ! Les années du Pol Pot mauritanien, le sinistre Ould Taya et de ses continuateurs.
La Mauritanie est à la veille du scrutin présidentiel. Notre position de principe au sujet de ce type d’élection reste inchangée. Nous n’entendons pas y prendre part parce que nous considérons que, pas plus que pour les municipales et les législatives, les conditions ne sont réunies pour en garantir la sincérité. L’issue ne fait d’ailleurs aucun doute. Un général succédera à un autre.
Dans une déclaration en date du 25 septembre 2018, notre mouvement avait adressé un appel aux forces politiques progressistes et à la société civile pour la mise en place d’un cadre de concertation apte à rapprocher nos positions dans le but de combattre le système en place, entrave à l’unité nationale. Ce ne sont pas des marches factices qui nous feront changer d’avis à ce sujet.
Nous restons fidèles à notre initiative de rassemblement, indispensable à l’émergence des conditions du changement que nous appelons de nos vœux.
Gloire à nos martyrs. Vivent les FLAM. Bon anniversaire
Le 14 mars 2019
Mamadou Sidy BA.
Président des FLAM.