Commentant les résultats du dernier conseil des ministres, Moctar Ould Djiay ministre de l’économie et des finances a, dans son explication au sujet du projet de décret créant un haut conseil des affaires en Mauritanie, indiqué que le pays « planche depuis un certain temps, sur instructions du Président de la République sur l’exécution d’une feuille de route pour améliorer le climat des affaires. Il s’agit (selon lui) d’une préoccupation principale que le gouvernement considère comme une des tâches essentielles qu’il s’attache à accomplir chaque année. » Le moins que l’on puisse dire, au regard du sort réservé à l’avis d’appel d’offres international pour l'attribution d’une quatrième licence de téléphonie mobile 4G, lancé le 02 Octobre 2018, est que le gouvernement et en particulier le Ministère de l’Economie et des Finances a lamentablement échoué dans cette tâche. Flop total ! Alors qu’à travers le monde, les opérateurs fourbissent leurs armes en vue de lancer la 5G, (En France, en Italie et en Espagne, elle a été attribuée en 2017, le royaume du Lesotho en septembre 2018 pour la Tunisie en 2021, les Marocains l’auront en 2022.), notre « ambitieux » gouvernement se préoccupait surtout de la cagnotte qu’il pourrait récolter à cette occasion, 110 milliards d’ouguiyas, ce qui évidemment faisait baver notre ministre de l’Economie et des Finances. Pour la 4G les consommateurs mauritaniens devront d’armer de patience.
Rappelons qu’au Sénégal la licence intégrale 4G fut cédée à prés de 17 milliards d’ouguiya, en Cote d’Ivoire à un peu plus de 60 milliards d’ouguiya pour des marchés qutre fois plus importants que le mauritanien.
En Mauritanie les autorités avaient fixé le prix du ticket à l’avance, 20 milliards pour chacun des trois opérateurs historiques (Mattel, Mauritel et Chinguitel) et 50 milliards pour la nouvelle licence comportant la 2G, la 3G et la 4G.
Une première date fut fixée pour la remise des offres au 5 décembre 2018 à 12h00 (heure de Nouakchott). Mais devant le peu d’engouement l’Autorité de Régulation a décidé de reporter le dépôt des dossiers au 9 janvier 2019 à 12h. Mais les candidats ne se bousculaient toujours pas au portillon. L’appel d’offre fut alors déclaré infructueux.
Est-ce que les investisseurs ne sont pas sensibles à l’amélioration du climat des affaires ?
Est-ce que le timing (la veille d’élections présidentielles incertaines) est bien choisi ?
Pourquoi aucun grand opérateur : comme Orange, MTN, Etissalat, Ooredoo, Vodaphone, Airtel etc ne s’intéresse au marché d’un pays à la veille de son entrée dans le cartel des grands producteurs de Gaz ?
D’aucuns pensent que la barre a été sciemment mise très haut afin justement d’aboutir à un appel d’offre infructueux ouvrant ainsi la voie à des négociations de gré à gré avec un opérateur bien identifié auquel on veut octroyer la licence avec des termes très avantageux. En attendant les mauritaniens devront se contenter des partages de données très poussifs de la 3G et continuer à accumuler les retards dans tous les domaines.