Saisie par la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) du Sénégal, pour donner un avis indépendant sur l’étude d’impact environnementale et social (EIES) du ‘Projet de production de gaz Grand Tortue / Ahmeyim, la Commission Néerlandaise pour l’Evaluation Environnementale (CNEE) vient de donner son avis sur la question.
Si la CNEE dans son avis estime que «L’EIES a tenu compte d’une grande quantité d’informations pertinentes qui devraient permettre des propositions de gestion argumentées et basées sur de bonnes connaissances » ; elle indique cependant que «que ces informations ne sont pas toujours complètes et qu’elles n’ont pas été suffisamment exploitées » ce qui aurait eu pour conséquence «une analyse insuffisante du milieu marin et côtier, de la socio-économie de la sous-région de la zone du projet ainsi que de sa vulnérabilité face aux impacts liés au projet ». Pour elle, « ces lacunes dans l’information, l’analyse et la justification des choix, rendent difficile une appréciation de la magnitude d’impacts, et de la pertinence des mesures de mitigations proposées ». La CNEE a enfin proposer trois types de recommandation à la DEEC sénégalaise dont notamment « d’exiger des promoteurs du projet d’actualiser l’EIES sur certains points avant de prendre une décision sur l’autorisation environnementale de ce projet ; d’exiger des promoteurs du projet de délivrer plus d’informations sur la conception et l’élaboration du projet (étude de faisabilité, ...), puis de la surveillance et du suivi du projet (indicateurs de performance) » et enfin en direction des autorités sénégalaises «de prendre en compte les leçons apprises dans le cadre de ce projet, le cas échéant, pour définir une stratégie de développement durable pour le secteur pétro-gazier offshore, et dans le cadre d’une Evaluation Environnementale Stratégique ».
Notons que le champ gazier Grand Tortue/Ahmeyim (GTA) est exploité par un consortium composé de BP – opérateur avec une participation de 60% dans le projet – et la société américaine Kosmos Energy.
JD