Busan, Corée, lundi 28 mai 2018 - Vendredi 25 mai 2018, au dernier jour de ses Assemblées annuelles qui se déroulaient cette année à Busan, en Corée, la Banque africaine de développement a célébré la Journée de l’Afrique, qui marque tous les ans le souvenir du congrès fondateur de l’Organisation de l’unité africaine (aujourd’hui l’Union africaine), le 25 mai 1963. Les quatre finalistes invités à Busan Point d’orgue de cette commémoration, la cérémonie de remise de prix aux vainqueurs du concours d’écriture que la Banque a lancé en février dernier, sur le thème L’Afrique de mes rêves. Sur plus de 2 000 candidatures reçues, quatre finalistes se sont distingués par la qualité de leur texte et leur créativité. Invités par la Banque, tous ces quatre étaient venus expressément à Busan, afin de recevoir leurs trophées des mains du président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, dans le grand auditorium du Palais des Congrès Bexco de Busan, qui a abrité les Assemblées. L’anglais et le français étant les langues officielles de l’organisation panafricaine, chacun des prix octroyés l’a été dans les deux langues. Les deux grands vainqueurs du concours sont une Zimbabwéenne, Geraldine Mukumbi, pour la catégorie langue anglaise, et un Togolais, Ayi Renaud Dossavi-Alipoeh, pour la langue française. En deuxième place, viennent deux ressortissants de pays francophones : si elle est née et a grandi à Abidjan, l’Ivoirienne Ramatou Ly, qui poursuit un doctorat aux États-Unis, a préféré s’exprimer en anglais. En langue française, c’est un Burkinabé qui s’est distingué, Cédric Somé, qui travaille aujourd’hui dans les ressources humaines dans un cabinet international au Sénégal. « Il est très rare qu’on donne ainsi l’occasion aux jeunes africains de s’exprimer, a-t-il témoigné, racontant sa surprise en apprenant que son texte avait été sélectionné. Et même quand c’est le cas, on n’y accorde que très peu de crédit. » Coïncidence heureuse, les premier et deuxième prix répondent à une parfaite parité, récompensant tous deux une femme et un homme. Geraldine Mukumbi a tenu d’emblée à rendre hommage aux « femmes rebelles qui l’ont élevée » et lui ont ainsi donné l’amour des récits. Des vainqueurs qui incarnent une Afrique diverse, compétente et mobile Si Cédric Somé et Geraldine Mukumbi ont tous deux une formation en sciences humaines – l’un est diplômé en littérature et philosophie et s’est spécialisé dans le management des ressources humaines, l’autre a suivi un cursus en littérature anglaise et études africaines –, les deux autres lauréats ont un profil des plus scientifiques : Ramatou Ly consacre son doctorat à une discipline des plus pointues, les sciences et génie des matériaux ; Ayi Renaud Dossavi-Alipoeh est diplômé en biologie mais voue son existence à l’écriture, avec à son actif la tenue d’un blog et déjà cinq ouvrages parus. Autre signe de cette Afrique qui fait bouger les lignes, qu’incarnent quantité de jeunes du continent : leur mobilité et ouverture sur le monde. Ainsi, Géraldine Mukumbi enseigne aujourd’hui à Bratislava, en Slovénie. Née à Abidjan, Ramatou Ly a décroché un master en France avant d’aller poursuivre son doctorat au Texas. Et après avoir étudié au Burkina Faso, Cédric Somé a poursuivi son cursus au Maroc puis au Sénégal – où il vit aujourd’hui. Façonner l’Afrique de demain « Mon but principal en participant au concours était de me faire l'avocat de cette jeunesse africaine, qui croit au potentiel des Africains ainsi qu'à celui des sciences et de la technologie en Afrique », indique Cédric Somé. Et Ramatou Ly de renchérir : « Je voulais que par ma plume, la Banque sache que nous, les jeunes africains, sommes conscients de la situation précaire du continent et sommes prêts à apporter notre pierre à l’édifice. » Tel était précisément le but de la Banque africaine de développement en organisant ce concours : offrir une voix aux jeunes Africains et leur permettre d’exprimer leur talent et leur créativité, tout en soulignant qu’ils sont l’avenir du continent et qu’ils ont donc un rôle à jouer pour façonner l’Afrique de demain. « Nos finalistes incarnent à bien des égards l'énergie créatrice et le talent de millions de jeunes Africains qui méritent que des opportunités leur soient offertes pour atteindre leur plein potentiel, a ainsi déclaré Victor Oladokun, directeur de la Communication de la Banque africaine de développement et maître de cérémonie lors de la remise des prix. À la Banque, nous sommes extrêmement fiers des finalistes du concours L’Afrique de mes rêves et nous leur souhaitons tout le succès possible dans leurs projets futurs. La cérémonie de remise des prix et des cadeaux (ordinateurs portables et tablettes) a été suivi d’un défilé de mode aux couleurs de l’Afrique, orchestré par les célèbres créateurs et stylistes africains Pathé’O et Alphadi. Après quoi, un concert du chanteur et bassiste camerounais Richard Bona est venu conclure cette Journée de l’Afrique en musique, qui a fait vibrer le dernier jour des Assemblées annuelles de la Banque.
BAD