Les blasphèmes envers l’Islam ne seront plus systématiquement sanctionnés par la peine de mort en Mauritanie.
Alors que Nouakchott avait supprimé en novembre dernier le droit de repentance lié au crime d’apostasie – entraînant de facto la peine de mort pour son auteur – l’Assemblée nationale a approuvé vendredi un projet de loi réinstaurant cette disposition, relaie la BBC.
Cet article du code pénal avait été initialement abrogé suite à l’affaire “Mohamed Ould Mkheitir“, un blogueur mauritanien reconnu coupable d’apostasie et condamné à la peine capitale en premier instance en décembre 2014.
Cependant, les juges d’appel décidèrent le 8 novembre 2017 de commuer sa condamnation en une peine de prison de deux ans. Et cela, suite à sa repentance. Cette décision était alors très mal passée au sommet de l’Etat qui s’était immédiatement pourvu en cassation pour obtenir la peine capitale.
Nouakchott sous le feu des critiques internationales
Pour autant, la Mauritanie – déjà sous le feu des projecteurs pour sa gestion calamiteuse du dossier de l’esclavagisme – ne pouvait se permettre d’aller trop loin sur une autre problématique liée aux Droits de l’homme.
Le gouvernement de Mohamed Ould Abdel Aziz est en effet la cible régulière de critiques à l’international. Que ce soit de la part du Groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires ou encore des ONG.
Ainsi, selon le nouveau texte « est considéré comme apostat celui qui commet un outrage contre Allah, ses anges, ses Prophètes et ses livres. Ce dernier sera puni de la peine de mort et, même s’il se repent, il écopera d’une amende allant de 50 000 à 600 000 ouguiyas, soit de 75 000 à 905 000 francs CFA ».
Dans le cas, où l’individu ne se repentirait pas dans les délais, celui-ci serait alors « condamné à mort en tant qu’apostat et ses biens confisqués au profit du trésor public ».
Le Monde Arabe via cridem