Moussa Diagana, grande plume du théâtre mauritanien, africain, francophone, est décédé aujourd’hui[Mardi 16 Janvier, NDLR] à Dakar, Paix à son âme. L’auteur de « La légende du Wagadu vue par Sia Yataberé » est parti mais le cri de Sia restera « hymne à la révolte » pour toutes ces filles, femmes qui refusent enfumage et phallocratie…
Extrait : Sia : «moi, Sia Yatabéré, j'ai dit non à la mort. Je me suis abreuvée de mon sang de vierge, je m'en suis empli le ventre et le cœur, et j'ai vomi, craché au-delà des nuages jusqu'au ciel pour qu'il retombe en pluies de sang sur vos vertes plaines du Bambuk.
Sept fois, pour sept ans j'ai maudit l'eau et l'or du Wagadu jusqu'au septième jour du septième mois. (Elle se lève et sort lentement pendant que l'obscurité se fait totale) Soyez maudits, ton oncle et toi, Mamadi. Et que le sang versé de l'innocence vous retombe sur la tête !
Chantez et dansez donc ! Mais sachez que je suis seule gardienne de la parole de Kerfa. Sachez que les plus fous n'ont pas d'histoire. Les femmes non plus. Alors je serai le témoin de la vôtre.»
Khalilou Diagana (Le Quotidien de Nouakchott)