L’entêtement du pouvoir à faire passer ses réformes constitutionnellesfutiles constitue une nouvelle manœuvre pour occulter la crise politique que vit le pays depuis plusieurs années, pour masquer les scandales qui se révèlent tous les jours et pour détourner l’opinion publique des problèmes aigus que vivent les citoyens du fait de la pauvreté, de la cherté de la vie, du chômage, des licenciements massifs des travailleurs, du mépris devant et dans les centres d’état civil, de l’injustice et de la marginalisation. Il traduit également sa fuite en avant devant les défis qu’impose la situation actuelle, entrainant ainsi le pays vers les turbulences où ont mené leurs pays ceux qui se sont érigés en tuteurs de leurs peuples.
La Mauritanie se trouve aujourd’hui à la croisée de deux chemins :
Ou bien la classe politique et les forces vives de la nation acceptent que la Mauritanie reste prise en otage par un gouvernant qui estime que le pays et son peuple sont un butin dont il peut disposer à sa guise et léguer à qui il veut.
Ou bien, la sagesse et la responsabilité prennent le dessus ; alors les mauritaniens, tous les mauritaniens soucieux de l’intérêt national doivent prendre leurs responsabilités pour relever les défis et imposer leurs volonté afin desauver leur pays et préserver leur avenir et celui de leurs enfants.
Ce dont la Mauritanie a besoin aujourd’hui, ce n’est certainement pas des amendements constitutionnels qui ne revêtent aucun caractère d’urgence, qui n’apportent aucune solution aux nombreux problèmesdont souffre le pays, qui divisent encore plus les mauritaniens, qui approfondissent davantage la crise politique et que l’on veut faire adopter par des voies dont la légalité est pour le moins douteuse.
Ce dont la Mauritanie a besoin aujourd’hui est bien plus important que des amendements constitutionnels puérils qui retardent plus qu’ils ne font avancer, qui divisent plus qu’ils n’unissent et qui posent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. En effet, la question qui nous interpelle tous aujourd’hui est celle de l’avenir, du destin et de l’existence même de notre pays.
Ce dont la Mauritanie a besoin aujourd’hui c’est de se tourner résolument vers l’avenir pour œuvrer à résoudre de manière consensuelle la crise actuelle et créer le climat politique, les conditions normalisées et les mécanismes institutionnels qui garantissent une alternance apaisée et pacifique du pouvoir à l’horizon de la fin du mandat du chef de l’Etat actuel, car c’est la seule voie possible pour éviter à notre pays des secousses dont les conséquences sont imprévisibles.
Ce dont la Mauritanie a besoin aujourd’hui c’est la solution des problèmes qui l’accablent et accablent son peuple, c’est ce qui rassemble son peuple et renforce sa cohésion et son unité, c’est ce qui répare l’injustice et la marginalisation dont souffrent de larges couches de ce peuple, c’est ce qui allège les souffrances des citoyens et offre du travail aux dizaines de milliers de jeunes en proie au chômage et au désespoir, c’est ce qui améliore la qualité des services publics en état de déliquescence partout.
Le Forum National pour la Démocratie et l’Unité :
Réaffirme son rejet ferme et catégorique des amendements constitutionnels que le pouvoir s’entête à faire passer contre la volonté de l’écrasante majorité du peuple et de la classe politique.
Réaffirme sa volonté ferme et inébranlable de mener toutes les actions de nature à mettre en échec cette manœuvre qui vise à détourner l’attention du pays de ses vrais problèmes afin que le pouvoir continue à exécuter son agenda unilatéral.
En appelle à la conscience de tous les députés et sénateurs afin qu’ils n’acceptent pas de s’associer à une mascarade dont les conséquences morales et politiques vont rester alors que le pouvoir qui se trouve à la fin de son dernier mandant va partir.
Lance un appel pressant à toutes les forces vives du pays, partis politiques, société civile, personnalités nationales, jeunes, femmes, animateurs des réseaux sociaux, pour unir leurs efforts pour un sursaut national qui se dresse avec force et détermination devant cette mascarade et met en échec l’agenda unilatéral du pouvoir.
Nouakchott, le 22 Février 2017
La Commission Exécutive