Le président Yahya Jammeh a annoncé sur la chaîne de télévision nationale qu'il rejetait les résultats du scrutin du 1er décembre et qu'il ne tolérerait aucune manifestation. Réagissant à cette annonce, Sabrina Mahtani, chargée de recherches sur l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International, a déclaré :
« Le rejet par le président Jammeh des résultats de l'élection et le fait qu'il a déclaré qu'il ne tolérerait aucune manifestation risquent d'engendrer une instabilité et pourraient conduire à une répression.
« Au cours des dernières semaines, des milliers de Gambiens ont joui de la possibilité de s'exprimer et de se rassembler librement, et ces droits doivent être protégés. Si des Gambiens décident d'exercer leur droit de manifester pacifiquement, nous demandons aux forces de sécurité de faire preuve de retenue, et nous espérons que la communauté internationale condamnera toute restriction de ce droit et toutes les autres violations qui seraient commises.
« Amnesty International suivra de près la situation. »
Complément d’information
Le 2 décembre, le président de la Commission électorale indépendante a annoncé que le candidat de l'opposition, Adama Barrow, avait remporté l'élection et que le président Yahya Jammeh, candidat de l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), avait accepté sa défaite. Dans la soirée du 9 décembre, une déclaration enregistrée a été diffusée dans laquelle le président Yahya Jammeh annonçait qu'il rejetait finalement « dans leur totalité » les résultats du scrutin, et appelait à l'organisation d'une nouvelle élection quand les ressources le permettraient. La législation gambienne prévoit que tout recours contre les résultats d'un scrutin doit être déposé auprès de la Cour suprême dans les 10 jours suivant la proclamation de ces résultats.
https://www.amnesty.fr/presse/gambie-risque-dinstabilit-et-de-rpression