La médiation africaine en Gambie échoue à convaincre Jammeh de se retirer | Mauriweb

La médiation africaine en Gambie échoue à convaincre Jammeh de se retirer

mer, 14/12/2016 - 09:06

 

Quatre chefs d’Etat ont fait le déplacement à Banjul pour tenter de faire entendre raison au président défait dans les urnes.

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« Un accord n’est pas quelque chose qui peut aboutir en un seul jour, il faut y travailler. » Comme un aveu d’échec, la présidente de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Ellen Johnson Sirleaf, est venue parler à la presse dans la soirée du mardi 13 décembre. « Nous ne sommes pas venus pour un accord, nous venons aider les Gambiens à organiser la transition », a-t-elle ajouté, peu convaincue, affirmant que la mission allait rendre compte de ses discussions lors du sommet de la Cédéao, samedi, à Abuja.

Avec la présidente libérienne, ils étaient venus en nombre ce mardi à Banjul, dans l’espoir de sortir la Gambie de sa crise politique : Muhammadu Buhari, président du Nigeria, John Dramani Mahama, président du Ghana et lui-même battu il y a quelques jours lors de la présidentielle ghanéenne, et Ernest Bai Koroma, président de la Sierra Leone, tous avaient fait le déplacement.

La crise s’enlise

Mais après s’être entretenus une heure avec le président sortant Yahya Jammeh, puis avec son successeur élu Adama Barrow, force était de constater qu’aucun accord n’a été trouvé. Quand Buhari assurait avoir trouvé une « oreille attentive » en Yahya Jammeh, la coalition de l’opposition campait sur sa position. « Avec ces négociations, il est clair qu’on ne reviendra pas sur nos acquis : Jammeh doit immédiatement quitter le pouvoir et le pays », souligne ainsi un cadre de l’opposition.

 

A Banjul, la crise s’enlise donc, après que « le roi qui défie les rivières », l’un des multiples titres officiels de l’autocrate qui dirige le pays depuis vingt-deux ans, a rejeté dans leur totalité les résultats des élections, dénonçant des « erreurs inacceptables » de la part des autorités électorales. Il avait pourtant dans un premier temps accepté sa défaite, le lendemain du vote. Mais, au-delà de la médiation, rien ne laissait présager ce mardi une transition apaisée, les signes négatifs se multipliant au contraire au cours de la journée, au point qu’un observateur se demande, dans une fausse naïveté, « si Jammeh ne l’a pas fait exprès, pour affirmer son autorité ».

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