Sept personnes originaires deNiabina, accusées d’être les fauteurs de troubles et d’être à l’origine de la destruction d’une partie du goudron ont été écrouées à la prison civile d’Aleg par le parquet du tribunal régional de la capitale duBrakna.
Les mis en cause ont été arrêtés par les pandores, suite au mouvement de protestation consécutif à la mort de l’imam et notable du village de M’Bahé, Mamoudou Elimane DIA connu sous le nom de Thierno Dahirou DIA, fauché par un bus filant à vive allure.
L’auteur du forfait, Mohamed Yahya Ould Elemine (né en 1972 à Monguel ) a été lui aussi mis sous mandat de dépôt. Sept autres personnes interpellées, déférées au même titre que les autres ont fait l’objet, quant à eux, de contrôle judiciaire. Une cinquantaine de jeunes avaient été arrêtés et gardés à vue à la brigade de gendarmerie de M’Bagne.
Après une enquête préliminaire, 38 jeunes avaient été relâchés. Certains d’entre eux ont fait état de torture et de traitements dégradants dont ils ont été victimes.
Plusieurs personnes revenant des champs ou d’ailleurs ont été interpellées dans la confusion par les forces de l’ordre qui avaient investi les domiciles pour interpeller des personnes innocentes, ont déploré plusieurs témoins.
Pour rappel, les autorités régionales du Brakna avaient conditionné la libération des 50 jeunes arrêtés par les pandores, lors des échauffourées les ayant opposés à Niabina, à la réparation des dégâts occasionnés sur la route bitumée.
Une condition posée en guise de réponse à la requête des notables du village assimilée à une énième provocation. Dans la vallée des larmes, les autorités se sont toujours comportées en territoire conquis soumettant des villages entiers depuis les années de plomb à un état de siège permanent.
Niabina est un symbole dans cette longue litanie de village du sud mauritanien pris en étau. L’épisode du sentimental berger menteur simulant un rapt poussant certains à vouloir ouvrir des tombeaux est édifiant. Le croyant kidnappé, sa tribu venue armée mettra, avec l'aide des autorités sécuritaires, conduite par le Wali deBrakna à l’époque, le village en état de siège pendant une semaine.
Pas une maison, pas un recoin du village n'a été épargné par leur fouille. Plusieurs jeunes du village seront arrêtés au hasard et torturés.
Par magie le plaisantin resurgit à Nouakchott, il n’écopera d'aucune poursuite et aucune excuse ne sera présenté au Village.
Présents à ce conclave, les élus locaux et certaines pontes du régime en quête de légitimité ravalant sans cesse le peu de dignité qui leur reste mais feignant néanmoins de poser les doléances de leurs électeurs se sont faits touts petits dans leurs baskets. Quand on court derrière les rares prairies on n’a pas le temps de se rappeler d’une certaine noblesse.
Signalons qu’en guise de protestation contre la mort de Thièrno Tahirou Dia, imam de la mosquée de M’Bahé, fauché mortellement par Mohamed Yahya Ould Elemine et écœurés par la recrudescence des accidents sur ce tronçon, les jeunes de Niabina avaient bloqué la circulation exigeant la pose de dos d’âne.
Pour lever ce blocus, des renforts de gendarmerie venant de Bababé et de Kaédiont été dépêchés sur place pour épauler la brigade de M’Bagne. Aux jets de pierre des protestataires, les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes avant de procéder à des interpellations.
Le Calame