Les rapports entre le pouvoir exécutif et les sénateurs évoluent vers « l’apaisement » après plusieurs semaines de fronde des sages marquées par une vive tension.
Ainsi, le président Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu les représentants de l’Union Pour la République (UPR -principal parti de la majorité) au sein la chambre haute du parlement, lundi soir au Palais de la République pour la Rupture du jeune musulman du Ramadan (Ftour).
Plusieurs fois annoncée et repoussée à plus tard, cette rencontre s’est déroulée en présence du premier Ministre Yahya Ould Hademine, du président du Sénat Mohsen Ould El Hadj, du président de l’UPR, maître Sidi Mohamed Ould Maham et de quelques autres personnalités triées sur le volet.
Les sénateurs mauritaniens sont entrés en fronde ouverte contre le pouvoir exécutif après un discours du président Mohamed Ould Abdel Aziz annonçant son intention de faire organiser une consultation référendaire visant la suppression du sénat et la création de conseils régionaux, prononcé dans la ville de Néma le 03 mai dernier.
Une option institutionnelle justifiée par l’argument d’un sénat « qui retarde et alourdit la procédure d’adoption des lois ».
Les membres du gouvernement ont alors fait le tour du pays dans le cadre d’une campagne d’explication « de l’absence de pertinence » de la présence d’une chambre haute dans l’architecture institutionnelle de la Mauritanie.
Un épisode suivi par le boycott de plusieurs séances plénières de la part des sages en signe de protestation contre « la stigmatisation » de leur chambre désormais présentée sous les traits « de chat noir » des institutions de la République.
Le copieux repas du lundi soir au cours duquel plusieurs orateurs ont pris la parole « a permis d’aplanir les divergences et de lever les malentendus, débouchant sur une ferme détermination à resserrer les rangs au sein de la majorité en privilégiant la concertation », affirme une personnalité témoin de l’événement.
Sur un total de 56 élus au sénat mauritanien, 42 sont issus de l’Union Pour la République (UPR).
Les sénateurs figurent au rang des soutiens les plus actifs du putsch du 06 août 2008 et de la candidature de Mohamed Ould Abdel Aziz au scrutin présidentiel du 18 juillet 2009.
Les observateurs s’interrogent désormais sur l’avenir de « ces soutiens » après l’annonce de la suppression de la chambre haute du parlement et sur les chances d’infléchir la décision du Boss après le dîner du lundi 27 juin 2016.
Quel que soit le cas de figure envisagé, le président de la République, qui entretient de très mauvais rapports avec le principales composantes de l’opposition à l’image du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), serait bien inspiré de ne pas ouvrir un nouveau front au cœur de sa majorité, estime un analyste.
Le Calame