
L'Ambassade de l'État de Palestine en Mauritanie a organisé, ce mardi soir, une cérémonie solennelle à l'occasion de la Journée mondiale de solidarité avec le peuple palestinien. L'événement, qui a rassemblé des personnalités politiques mauritaniennes de premier plan et des diplomates, a servi de tribune pour réaffirmer le soutien historique de la Mauritanie à la cause palestinienne et dénoncer les épreuves actuelles subies par le peuple palestinien.
Une mobilisation diplomatique de haut niveau
La cérémonie a été marquée par une présence gouvernementale significative, témoignant de l'importance que la Mauritanie accorde à cette cause. Parmi les personnalités présentes figuraient M. Mohamed Soueidi, ministre de la Justice et ministre par intérim des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l'extérieur. M. Ahmed Salem Fadel, conseiller à la Présidence de la République, et Mme Hindou Ainina, conseillère du Premier ministre chargée des affaires politiques, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, ont également honoré l'événement de leur présence.
Cette assemblée illustre la continuité de la position mauritanienne, après que le Président Mohamed Cheikh Ghazouani ait été récemment remercié pour le « soutien inébranlable » de son pays aux droits du peuple palestinien dans toutes les enceintes internationales.
Hommage et résistance : le contenu de la cérémonie
Le programme de la soirée a mêlé commémoration historique et réflexion sur la situation actuelle. Les participants ont assisté à la projection d'un film documentaire sur l'État de Palestine et la vie de l'ancien président Yasser Arafat. Des récitals poétiques sont venus rythmer la cérémonie, qui incluait également la commémoration de plusieurs jalons de l'histoire palestinienne : la Déclaration d'indépendance, le martyre du président Arafat et la Journée internationale de solidarité elle-même.
Cette journée, observée chaque 29 novembre, fut instituée par l'ONU en 1978 pour marquer l'anniversaire de l'adoption de la résolution 181 de l'Assemblée Générale, qui prévoyait en 1947 le partage de la Palestine mandataire en un État arabe et un État juif. Elle est traditionnellement l'occasion pour la communauté internationale de rappeler que la question de Palestine reste non résolue.
Les discours engagés de l'Ambassadeur palestinien et du parti El Insaf
Dans un discours poignant, l'Ambassadeur de l'État de Palestine en Mauritanie, M. Bachir Abou Hatab, a exprimé sa « profonde gratitude à tous les pays et peuples libres » qui soutiennent la Palestine. Il a fermement rejeté « le génocide » que son peuple subit depuis des décennies, dénonçant une « guerre barbare et destructrice » qui cible délibérément les hôpitaux, les écoles et les infrastructures, utilisant la faim et le manque de médicaments comme « armes mortelles ».
M. Abou Hatab a salué un fait politique marquant : « la reconnaissance de l'État de Palestine par un nombre croissant de pays constitue une réalisation historique qui confirme la justice de la Cause ». Il a adressé des remerciements particuliers à la Mauritanie et aux pays arabes frères, qualifiés de « rempart inébranlable » face aux projets de déplacement des populations.
Pour sa part, M. Mohamed Yahya Ould Horma, vice-président du parti au pouvoir El Insaf, a insisté sur la place privilégiée qu'occupe la cause palestinienne « dans le cœur de tous les Mauritaniens ». Il a estimé que la Palestine avait « remporté une bataille importante avec l'augmentation du nombre de ses partisans dans de nombreux pays occidentaux », une allusion aux récentes reconnaissances diplomatiques.
Un contexte international particulier
Cette cérémonie intervient dans un contexte international tendu. Elle se tient à la veille de la commémoration officielle aux Nations Unies, prévue le 25 novembre 2025, qui doit se dérouler, selon l'ONU, « dans un contexte de fragile cessez-le-feu à Gaza suite à des violences inimaginables et une catastrophe humanitaire ». Quelques jours auparavant, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution 2803, accueillant un plan américain pour mettre fin au conflit à Gaza, bien que ce plan ait été critiqué pour son manque d'implication palestinienne crédible et son ambiguïté sur des paramètres clés comme la création d'un État palestinien.
En résumé, cette cérémonie à Nouakchott a dépassé le simple cadre protocolaire. Elle a été une démonstration forte de la solidarité active de la Mauritanie, un dialogue entre diplomates et politiques sur les moyens de soutenir la résilience palestinienne, et un rappel, en écho aux institutions internationales, que la question de Palestine continue de requérir l'attention du monde sur la base du droit et de la justice.


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