Khidmaty, Houweyiti et Ain : Le Gouvernement dévoile ses avancées en matière de transformation numérique et d’accès aux services publics | Mauriweb

Khidmaty, Houweyiti et Ain : Le Gouvernement dévoile ses avancées en matière de transformation numérique et d’accès aux services publics

mer, 21/05/2025 - 23:29

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi soir, deux membres éminents du Gouvernement mauritanien ont commenté les résultats du Conseil des ministres organisé plus tôt dans la journée. Mohamed Soueidatt, ministre de la Fonction publique et du Travail, assurant également le rôle de porte-parole par intérim du Gouvernement, et Ahmed Salem Bede Etfagha, ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’Administration, ont détaillé les projets phares adoptés et les initiatives en cours pour moderniser l’action publique.

Priorité à la modernisation institutionnelle et judiciaire

Intervenant en premier, Mohamed Soueidatt a annoncé que le Conseil des ministres avait examiné et adopté plusieurs projets de décrets et communications. Parmi les décisions marquantes figure la création de l’Institut supérieur de la Magistrature et des métiers judiciaires, une structure destinée à renforcer les compétences des acteurs du système judiciaire. Le porte-parole a également souligné l’adoption d’une communication sur la transformation numérique du pays, invitant son homologue Ahmed Salem Bede Etfagha à en préciser les contours.

Khidmaty, Houweyiti et Ain : les piliers de la révolution numérique

Le ministre de la Transformation numérique a présenté un bilan détaillé des plateformes lancées pour rapprocher l’administration des citoyens. « Houweyiti », permettant d’accéder aux services de l’état civil à distance, a ouvert la voie à une série de solutions innovantes. « Khidmaty », plateforme polyvalente, offre déjà aux Mauritaniens des services variés : création d’entreprise, paiement d’amendes routières, ou encore consultation via « Ain », une application de signalement des problèmes quotidiens (accès à l’eau, routes dégradées, etc.).

Ahmed Salem Bede Etfagha a annoncé que 12 nouvelles solutions seront intégrées progressivement à Khidmaty, couvrant à terme tous les secteurs impactant la vie des populations. Concernant Ain, lancée en octobre dernier, il a révélé que près de 9 000 demandes ou plaintes ont été enregistrées, avec un taux de traitement de 96%. Les secteurs les plus concernés sont l’hydraulique (16%), l’éducation nationale (13%), l’intérieur (12,5%) et les infrastructures (8%). La plateforme inclut un système de notation citoyenne, avec 52% des utilisateurs satisfaits de la qualité du service.

Face aux défis d’alphabétisation numérique, le ministre a insisté sur les efforts de simplification, citant les guichets numériques municipaux comme alternative pour les citoyens moins familiarisés avec les outils digitaux.

Un programme prioritaire pour les régions de l’intérieur

Mohamed Soueidatt a par ailleurs détaillé un programme gouvernemental ambitieux visant à améliorer l’accès aux services de base dans 218 municipalités des régions de l’intérieur. Doté d’une enveloppe de 260 milliards d’ouguiyas sur 30 mois, ce projet se veut « unique par son exhaustivité et son approche participative ». Le porte-parole a rappelé qu’il s’agit d’un engagement électoral du Président de la République, élaboré après des consultations approfondies avec les populations locales.

Quatre comités de suivi ont été mis en place : l’un dirigé par le Premier ministre, un autre par le ministre de l’Intérieur, un troisième par les walis régionaux (incluant des élus locaux), et un dernier présidé par les hakems. Ce dispositif vise à garantir une exécution transparente et efficace, parallèlement aux autres projets nationaux en cours.

Vers une administration proactive et connectée

Les interventions des deux ministres illustrent la volonté du Gouvernement de conjuguer innovation technologique et inclusion territoriale. Si les plateformes comme Ain ou Khidmaty symbolisent une administration plus réactive, le programme pour les régions de l’intérieur répond à des enjeux structurels historiques. Reste à surveiller la concrétisation de ces promesses, dans un contexte où les attentes citoyennes restent élevées.

Ce double volet – numérique et territorial – pourrait marquer un tournant dans la relation entre l’État et les Mauritaniens, à condition que les mécanismes de suivi assurent une mise en œuvre rapide et équitable.