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Le coordinateur du dialogue politique, M. Moussa Fall, a présenté un bilan détaillé de la phase préparatoire des discussions nationales lors d’une conférence de presse organisée ce lundi dans la capitale mauritanienne. Cet exercice de concertation, initié par le Président de la République, vise à jeter les bases d’un dialogue inclusif autour des questions structurantes pour l’avenir du pays.
Un dialogue hors contexte de crise
D’emblée, M. Fall a tenu à préciser que cette invitation au dialogue « n’intervient pas dans un contexte de crise ou une conjoncture électorale », mais relève d’une « conviction du Président de la République » de favoriser un échange apaisé sur les enjeux majeurs de la nation. Une démarche, selon lui, axée sur la recherche de consensus concernant l’organisation pratique, les thématiques à aborder, la liste des participants et les mécanismes de suivi des conclusions futures.
Consultations élargies et attentes claires
Le coordinateur a révélé que les vingt partis politiques légalement reconnus, ainsi que les candidats à la dernière élection présidentielle, ont été sollicités pour se prononcer sur cinq points essentiels : les objectifs du dialogue, les thèmes à discuter, la composition des participants, les modalités d’organisation et les outils de suivi des résolutions. Si certains partis ont déjà transmis leurs contributions, M. Fall a indiqué que les réponses des autres étaient attendues « incessamment », soulignant que le processus préliminaire bénéficiait d’un calendrier flexible pour garantir une préparation minutieuse.
Interrogé sur la représentativité du dialogue, M. Fall a assuré que, au-delà des partis reconnus et des anciens candidats présidentiels, « la porte reste ouverte à toutes les forces vives de la nation ». Il a notamment évoqué des échanges avec des acteurs politiques porteurs de projets de création de partis, insistant sur la volonté de « fédérer le maximum de leaders » pour élargir le champ des discussions et répondre aux préoccupations des Mauritaniens.
Vers une feuille de route commune
Une fois la phase de consultation achevée, toutes les contributions recueillies seront compilées en une synthèse provisoire, qui fera l’objet de débats supplémentaires. L’objectif final, a expliqué M. Fall, est de dégager une « feuille de route » claire, servant de cadre référentiel aux prochaines étapes. Le coordinateur a également appelé à la mobilisation collective, estimant que le boycott – bien que non d’actualité selon lui – « ne semble pas être une bonne stratégie ». Il a invité tous les acteurs à « prendre part au dialogue », quitte à se retirer ultérieurement en cas de désaccord.
Enfin, face aux questions sur sa neutralité, suite à sa double nomination par le Président de la République (Coordinateur du Dialogue et membre du Conseil d’Administration de la BCM), M. Fall a réaffirmé son engagement impartial : « J’ai toujours été connu pour être libre », a-t-il déclaré, balayant ainsi les doutes sur d’éventuels conflits d’intérêts.
Alors que la Mauritanie s’engage dans ce processus de dialogue, les prochains jours seront déterminants pour mesurer l’adhésion des différentes parties et dessiner les contours d’un projet national partagé. Reste à savoir si cette initiative parviendra à transcender les clivages pour offrir des réponses tangibles aux attentes citoyennes.