
Le ministère de la Justice a organisé, lundi dernier, la troisième édition de la réunion annuelle des procureurs à Nouakchott, placée sous le thème : « Le ministère public et la lutte contre la migration clandestine et les crimes liés aux stupéfiants… l’efficacité du traitement judiciaire ». Cet événement, axé sur les défis judiciaires contemporains, a rassemblé des acteurs clés du système pénal pour renforcer les stratégies de lutte contre deux fléaux majeurs : la migration illégale et le trafic de drogues.
Une vision intégrée pour une justice renforcée
Ouvrant les travaux, le ministre de la Justice, M. Mohamed Mahmoud Cheikh Abdoullah Boya, a insisté sur l’importance de cette rencontre, qui s’inscrit dans « la volonté du département de développer l’action judiciaire et de renforcer la protection de la société ». Il a rappelé que cette initiative s’aligne sur la vision portée par le Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, visant à bâtir « un système judiciaire fort et indépendant, capable de répondre aux défis actuels ».
M. Boya a souligné l’urgence de « redoubler d’efforts » face à la complexité des crimes transnationaux, appelant à « développer des mécanismes pratiques pour optimiser le traitement judiciaire ». Il a également mis l’accent sur la nécessité d’une « coopération accrue entre le ministère public et les autorités concernées », afin de concilier « dissuasion juridique et respect des droits humains ».
Migration clandestine et stupéfiants : des défis criminels en expansion
Le procureur général a, quant à lui, dressé un tableau alarmant des risques liés à la migration clandestine et à la prolifération des drogues. Décrivant ces phénomènes comme « des enjeux criminels majeurs pour les sociétés modernes », il a averti que la migration illégale ne se limite plus à une simple infraction administrative. « Elle est désormais orchestrée par des réseaux transnationaux exploitant la vulnérabilité des individus, les exposant à la traite, à l’exploitation, voire à la mort », a-t-il dénoncé.
Sur les stupéfiants, il a insisté sur leur « impact dévastateur pour les pays et les communautés », exigeant une réponse judiciaire « à la hauteur de leur ampleur ». Pour lui, seule une collaboration renforcée entre institutions permettra de « démanteler ces réseaux et protéger les citoyens ».
Des ateliers pour une action coordonnée
Au cours de la réunion, les participants ont suivi des présentations et des séances de travail portant sur la politique pénale, les mécanismes de lutte contre la migration illégale et les stratégies de répression des trafics de drogues. Ces échanges ont permis d’aborder des pistes concrètes pour améliorer l’efficacité des procédures, depuis l’enquête jusqu’au jugement, tout en renforçant la synergie entre magistrats, forces de sécurité et acteurs sociaux.
La cérémonie d’ouverture a réuni le secrétaire général et l’inspecteur général du ministère de la Justice, ainsi que des membres éminents du ministère public et d’autres cadres judiciaires. Cette présence massive souligne l’engagement collectif à transformer les discours en actions tangibles.
Dans le cadre de cette journée, les intervenants ont rappelé que la lutte contre ces crimes exige une approche à la fois ferme et humaine, alliant rigueur judiciaire et protection des victimes. Cette troisième édition marque ainsi une étape clé dans la quête d’un système judiciaire mauritanien adapté aux réalités du XXIᵉ siècle, où l’État se positionne en rempart contre les menaces transnationales.