
Le Président de la République, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, a annoncé, dimanche soir, son intention d’organiser un dialogue national inclusif visant à aborder l’ensemble des questions cruciales pour l’avenir de la Mauritanie. Cette proposition a été dévoilée lors d’un banquet d’Iftar organisé au Palais présidentiel de Nouakchott en l’honneur des membres du Conseil de supervision de l’Institution de l’opposition démocratique, des présidents des partis politiques et des candidats aux dernières élections présidentielles.
Un appel à l’unité autour des priorités nationales
Dans son allocution, le chef de l’État a réaffirmé que « la concertation et le dialogue demeurent le meilleur moyen de gérer les affaires publiques et de traiter les grandes questions nationales ». Il a exprimé sa volonté de lancer un processus de discussions « globales et inclusives », capable de transcender les clivages politiques pour servir « l’intérêt suprême du pays ».
Le Président Ghazouani a reconnu que certains défis fondamentaux, déjà évoqués lors de dialogues passés, persistent malgré les efforts déployés. « Ce nouveau cadre doit permettre de résoudre définitivement ces questions en suspens, dans un esprit de responsabilité collective », a-t-il insisté, soulignant la nécessité d’une approche renouvelée pour construire des consensus durables.
M. Moussa Fall, facilitateur d’un dialogue « sans exclusive » ?
Parmi les annonces phares de la soirée, figure la proposition du Président de la République d’un point focal en la personne de M. Moussa Fall qui sera chargé de coordonner les échanges entre toutes les parties prenantes. Ce choix est semble-t-il perçu comme un gage de neutralité et d’efficacité, une fois approuvé, confiera à M. Fall un rôle central dans l’animation et la médiation en cas de divergences.
Le Président a salué en lui « un acteur respecté, apte à incarner les valeurs de conciliation et d’écoute » indispensables à la réussite du processus. Sa mission consistera notamment à garantir l’inclusion de toutes les sensibilités politiques, de la majorité présidentielle à l’opposition, ainsi que des représentants de la société civile et des experts techniques.
Si le communiqué ne détaille pas explicitement les thèmes à aborder, les précédentes consultations nationales laissent présager des débats autour de la réforme institutionnelle, de la justice sociale, de la gestion des ressources ou encore de la sécurité.
Vers une feuille de route partagée ?
En initiant cette démarche, le Président Ghazouani semble répondre à une double attente : apaiser les tensions politiques tout en accélérer la résolution des blocages structurels. Les prochaines semaines seront déterminantes pour définir l’agenda et les modalités pratiques de ce dialogue, dont la crédibilité reposera sur sa capacité à produire des engagements concrets.
Pour l’heure, l’opposition et la société civile accueillent l’initiative avec un mélange de prudence et d’espoir.
La cérémonie, marquée par un climat de fraternité, s’est tenue en présence de plusieurs figures gouvernementales, dont le ministre chargé du cabinet présidentiel, M. Nani Chrougha, et le ministre de la Culture et porte-parole du gouvernement, M. El Hussein Medou.
