La banque française Société Générale, connue pour son ancrage historique sur le continent africain, opère un retrait significatif de ses activités dans plusieurs pays africains. Ce mouvement stratégique s’est matérialisé cette semaine avec la cession de ses parts dans la Société Générale Marocaine de Banques au groupe marocain Saham, une transaction qui s’est conclue avec à la clef un chèque de 745 millions d'euros. Ce désengagement fait suite à l'annonce l’année dernière de la vente de ses filiales au Congo (93,5%) et en Guinée Équatoriale (57,2%) au groupe au groupe Vista Vista, ainsi qu'en Mauritanie ( 95,5% ) et au Tchad (67,8% )au groupe Coris, dirigé par le Burkinabé Idrissa Nassa.
Cependant, le processus de cession en Mauritanie a rencontré des obstacles. Les autorités bancaires mauritaniennes se sont opposées à la prise de contrôle par Idrissa Nassa de la Société Générale Mauritanie (SGM). Cette opposition a ouvert la porte à des négociations avec un autre acteur, actuellement en pourparlers avancés avec la SG il s’agit de Banque Nationale de Mauritanie (BNM). Les conditions posées par la BNM, encore non acceptées par Société Générale, illustrent les défis réglementaires et stratégiques auxquels la banque doit faire face dans ses efforts de désinvestissement.
Les cessions projetées, prévues pour être finalisées d'ici la fin de l'année 2023, devraient avoir un impact positif sur le ratio CET1 de Société Générale, renforçant ainsi sa structure de capital. Par ailleurs, Société Générale explore également des options pour sa filiale en Tunisie, l'Union Internationale de Banques (UIB), en vue de maximiser son potentiel de développement futur.
Ces décisions s'inscrivent dans une réflexion plus large sur l'efficacité opérationnelle et la rentabilité du groupe, conformément à la feuille de route stratégique présentée en septembre 2023. L'objectif à long terme est de consolider les opérations du groupe, de se concentrer sur les marchés les plus rentables et de répondre aux exigences réglementaires croissantes dans les juridictions internationales.
Le retrait progressif de Société Générale du marché africain souligne les défis et les opportunités inhérents à la gestion d'un réseau bancaire global dans un environnement économique et réglementaire complexe et en mutation. La résolution des négociations en Mauritanie et d'autres marchés sera déterminante pour l'avenir de la présence de la banque en Afrique.