Dans une démarche ambitieuse, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a donné son feu vert à une initiative majeure pour affronter les défis pressants posés par le changement climatique dans la vallée du fleuve Sénégal, une région cruciale pour les économies locales et leurs populations. Avec un financement de 195 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), le projet de développement et de résilience de la vallée du fleuve Sénégal (PDRVFS) vise à bénéficier à près de 2,9 millions de personnes en Mauritanie et au Sénégal, en mettant un accent particulier sur les femmes, les jeunes et d'autres parties prenantes.
La région de la vallée du fleuve Sénégal, qui abrite la majorité des terres irriguées des deux pays, est confrontée à des difficultés croissantes dues au changement climatique, telles que l'augmentation des températures, des précipitations irrégulières, des sécheresses, des inondations, la montée du niveau de la mer, la salinisation des sols et de l'eau, la désertification et la dégradation des sols. Ces conditions exacerbent la pauvreté et la vulnérabilité des communautés riveraines.
Le PDRVFS se concentre sur l'amélioration de l'accès à des infrastructures et services résilients aux changements climatiques et intégrés à l'échelle régionale. Le projet ambitionne de transformer la réalité socio-économique de cette région frontalière importante par le biais de la création d'emplois de qualité, du renforcement de la connectivité et du développement économique local.
Chakib Jenane, directeur à la Banque mondiale pour le Développement durable en Afrique de l’Ouest et du Centre, souligne que ce projet représente une avancée significative pour surmonter les défis complexes du changement climatique et favoriser un développement inclusif pour les communautés locales. Les efforts collaboratifs seront essentiels pour réaliser les ambitions de développement de la région, comme l'a rappelé le ministre sénégalais de l'économie et du budget, Mamadou Moustapha Ba, lors d'un forum régional à Saint-Louis du Sénégal.
Le PDRVFS prévoit des investissements dans les infrastructures communautaires, l'amélioration des infrastructures d'irrigation, le soutien aux agriculteurs pour s'adapter aux changements climatiques, l'introduction de cultures résilientes à la sécheresse, et la protection de la biodiversité. De plus, des initiatives de développement des capacités et de partage des connaissances sont prévues pour aider les communautés et institutions à mieux comprendre et affronter les impacts du changement climatique.
Boutheina Guermazi, directrice de la Banque mondiale pour l’intégration régionale en Afrique et au Moyen-Orient, met en avant l'approche d'intégration régionale du projet, qui vise à surmonter les barrières à la circulation des personnes, des biens, des services, du capital et des idées, tout en développant la cohésion sociale et l'inclusion pour combattre les risques climatiques.
Ce projet s'aligne sur les mesures globales prises suite à la COP27, soulignant l'urgence de l'adaptation et de l'atténuation des effets du changement climatique. Il représente un engagement fort de la Banque mondiale envers le développement de la résilience et des moyens de subsistance durables pour les communautés frontalières, en harmonie avec les aspirations des pays affectés par ces enjeux mondiaux.