Le rendement incertain de la Snim pour raison de chute des prix du fer sur le marché international mais aussi et surtout du fait de sa mauvaise gouvernance devrait fortement perturber sa contribution au budget de l’Etat en 2016, soupçonne-t-on à l’orée des négociations entre les autorités politiques et le Fmi portant sur l’évaluation de la situation macroéconomique du pays.
En effet, la Snim poumon économique du pays se débat depuis quelques mois déjà dans d’inextricables problèmes financiers et économiques dont il est difficile d’envisager la fin en 2016 comme le reconnaissait son ADG Abdellahi Ould Oudaa, dans un récent courriel, signé le 1er décembre 2015.
Le pessimisme de l’ADG de la Snim évoquant une année catastrophique en 2015 et une « absence de visibilité pour 2016» est en soi un constat d’échec patent de la gestion de cette entreprise minière qui avait pourtant à la faveur de la hausse du prix du fer entre 2010 et 2014, engrangé des milliards d’ouguiyas. Les perspectives pourraient donc être plus dramatiques pour elle mais aussi pour l’Etat qui y puisait l’essentiel de son budget en contribution directe et taxes prélevées sur la Snim.
De quoi inquiéter l’expertise du FMI, prise de court par les déboires de la Snim l’un des maillons essentiels de la stabilité budgétaire d'un pays où la surimposition fait déjà des dégâts et occassionne beaucoup de troubles sociaux (chômages, hausse des prix, surendettement, retard de salaires….).
Et la situation de la Snim déjà marquée par une forte contestation sociale avec plusieurs mois de grève est grave comme le souligne de "première main" l’ADG Ould Oudaa en parlant «d’absence de visibilité » pour 2016.
Les déboires financiers et économiques de la Snim, versée dans une diversification opaque (subvention en milliards d'ouguiyas de sa fondation de bienfaisance, défilialisation, achat d’hôtel, d’avions et prêt de 15 milliards à un privé Najah Major Work….) en utilisant ses réserves de prudence, constituent aujourd'hui un véritable boulet de fer aussi bien pour l’entreprise que dans les pieds du gouvernement qui coulera à mesure que la Snim se noiera.
Pour les autorités -alors que les négociations sur la situation macroéconomique ne sont qu’à leur début- deux uniques solutions extrèmes se présentent aujourd’hui: une dévaluation douloureuse ou l’asservissement par la dette extérieure.
Deux scenarii qui, en ne pas douter, vont accentuer la mésaventure du pays après avoir dilapidé les moyens tirés de l’exploitation des ressources nationales. Une vieille évidence, le marasme économique n'est jamais fortuit.