AMI - Au cours d’une séance publique tenue mardi, sous la présidence de M. Ali Ould Dewla, vice-président de l’Assemblée, l’Assemblée nationale a approuvé deux projets de loi relatifs à la réforme du secteur privé, du numérique et du capital humain, et à la contribution à l’approvisionnement de la ville de Kiffa en eau potable.
Le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, M. Ousmane Mamoudou Kane, a indiqué dans sa présentation du premier projet de loi qu’il s’agit d’un financement sous forme d’appui budgétaire pour encourager la réforme du secteur privé , numérique et du capital humain.
Il a ajouté que ce financement permettra d’accompagner les réformes gouvernementales visant à moderniser les infrastructures numériques du pays, à améliorer la gouvernance du système éducatif et à mieux faire face aux effets des chocs climatiques sur les familles vulnérables.
Il a souligné que ce programme repose sur les trois principaux piliers qui suivent :
– Soutenir les réformes visant à améliorer le climat des affaires pour les petites et moyennes entreprises et à renforcer l’inclusion financière ;
– Soutenir les réformes visant à accélérer le développement des services numériques afin qu’ils soient accessibles, abordables et de haute qualité ;
– Soutenir les réformes visant à améliorer la qualité de l’éducation de base et de la formation professionnelle et à renforcer la capacité d’adaptation au changement climatique.
Il a ajouté que ce prêt accordé par la Banque mondiale s’élève à 22 300 000 de droits de tirage spéciaux, soit l’équivalent d’environ 1 130 000 000 MRU, et sera remboursé sur 12 ans, dont un différé d’amortissement de 6 ans, sans intérêt, avec une commission de service de 0,5 %. .annuellement sur le solde non utilisé du prêt.
Le ministre a souligné que le deuxième projet de loi vise à assurer l’approvisionnement en eau potable des villes et villages situés entre Gouraye et Kiffa grâce aux eaux de surface du fleuve Sénégal, distant de 253 km.
Il a ajouté que le projet alimentera les villes et villages situés le long de la ligne de transport d’eau à partir du nouveau pôle de production, notamment Hassi Chegar, Ould Yenja et Kankoussa.
Il a indiqué que dans le cadre du projet, une prise d’eau en béton armé sera implantée sur les berges du fleuve, une station d’épuration d’une capacité maximale de 50 000 m3/jour, trois pompes principales, trois réservoirs principaux au sol en béton, et une canalisation principale pour acheminer l’eau jusqu’à la ville de Kiffa d’une longueur d’environ 250 km, en plus des embranchements, pour alimenter les réservoirs hauts et les réseaux de distribution d’eau.
Il a ajouté que la station d’épuration et les stations de pompage seront alimentées en électricité, en plus d’un laboratoire d’eau, de l’importation et l’installation de groupes électrogènes de secours, et la mise en place d’un système de suivi et de contrôle des installations du projet.
Il a également indiqué que le financement total du projet s’élève à 320 millions de dollars américains, répartis comme suit :
– L’Etat mauritanien, 10 millions de dollars US
Le Fonds OPEP est de 40 millions de dollars américains
Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, 65 millions de dollars américains
– Fonds Abu Dhabi 30 millions de dollars américains
La Banque islamique de développement, 40 millions de dollars américains
Le Fonds arabe pour le développement économique et social, 35 millions de dollars américains
– Le Fonds saoudien pour le développement, 100 millions de dollars américains, pour financer les première et deuxième parties du département des travaux de génie civil, en plus de la deuxième partie, qui comprend des services de conseil pour toutes les composantes du projet.
Il a indiqué que le Fonds saoudien pour le développement participe au financement du projet avec un prêt d’un montant de 375 millions de riyals saoudiens, soit l’équivalent de 100 millions de dollars américains, soit environ 3,65 milliards MRU, et ce prêt sera remboursé sur 30 ans, dont 8 ans comme période de grâce, en plus du paiement du coût du prêt, à un taux de 2% par an pour les montants non retirés de l’objectif initial et non payés.
Il a souligné que le projet actuel est différent des projets précédents car la station d’épuration est située à la source et fournira de l’eau à plus de 90 agglomérations par lesquelles passe la canalisation.
Il a ajouté que les projets tiennent compte des besoins immédiats et prennent en compte l’expansion si nécessaire, soulignant que les autres parties du financement suivent leur cours naturel et ne seront pas en retard au moment opportun.
Il a souligné que l’État a récemment investi environ 84 millions de dollars dans la modernisation des services d’eau à Nouakchott en améliorant l’efficacité des projets Aftout Sahli et Idini, ce qui permettra un meilleur approvisionnement en eau dans la ville de Nouakchott.
Au cours de leurs interventions, les députés ont salué l’importance des deux projets de loi, soulignant la nécessité d’investir dans les ressources humaines, d’autant plus que le pays est sur le point d’exploiter le gaz avec les compétences requises et une main-d’œuvre qualifiée et formée.
Certains députés ont appelé à l’expansion et à la modernisation des services numériques pour inclure tous les régions du pays, se demandant pourquoi l’État n’a pas monopolisé les câbles de communication pour assurer la sécurité et préserver la souveraineté.
Par ailleurs, les députés ont insisté sur la nécessité de bien mettre en œuvre le projet relatif à l’approvisionnement de la ville de Kiffa et des villages riverains afin que l’eau parvienne à la population de façon permanente.
Les députés ont mentionné que la ville de Nouakchott connaît de fréquentes coupures d’eau, ce qui nécessite des travaux pour combler la pénurie constatée de cette substance vitale au niveau de cette ville. Ils ont également appelé à la construction rapide d’un réseau d’égouts dans la capitale, Nouakchott, et les grandes villes du pays.