La ministre de la Culture a autorisé aux seuls majeurs la projection de ce film au coeur du débat depuis une semaine.
Fleur Pellerin a finalement suivi l'avis du Centre national du Cinéma (CNC) préconisant une interdiction du film Salafistes aux mineurs, assortie d'un avertissement.
Elle s'est aussi rangée aux arguments de Claude Lanzmann. Au nom de la nécessaire connaissance de son ennemi, le réalisateur deShoah l'avait exhortée à ne pas interdire la sortie de ce reportage de 71 minutes, qui fait des vagues depuis sa présentation, jeudi dernier, à Biarritz, au Festival international des programmes audiovisuels.
Son problème ? Un parti pris… radical, consistant à livrer, brute, la parole d'islamistes radicaux interviewés au Mali, en Mauritanie, en Tunisie. Les auteurs, le réalisateur français François Margolin et le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem, n'y ont ajouté aucun commentaire.
Toute la force est là. Le malaise aussi. D'autant que le documentaire est ponctué d'extraits de vidéos insoutenables de Daech. Dans un contexte de guerre de la communication, les auteurs ne relaient-ils pas ce qu'ils veulent dénoncer ? C'était l'argument des détracteurs du film et du ministère de l'Intérieur, qui voulaient l'interdire.
Mais n'aurait-ce pas encore fait monter le buzz ? Oui, Salafistes véhicule de la propagande. C'est aussi un document. Sidérant.
http://www.ouest-france.fr/culture/montrer-ou-ne-pas-montrer-salafistes-...