Agence Ecofin - Selon l’ITIE, la valeur de la production mauritanienne de minerai de fer est passée de plus d’un milliard de dollars en 2016 à environ 519 millions en 2017. Depuis, le pays qui compte parmi les plus importants producteurs en Afrique, met toutes les chances de son côté pour remonter la pente.
Tout comme l’or et l’aluminium, le prix du minerai de fer connait une hausse portée par les craintes d’une prolongation de la guerre en Ukraine. Il s’agit là d’une aubaine pour la Mauritanie qui n’attendait qu’une telle opportunité pour booster la valeur de sa production.
En Chine et à Singapour, les contrats à terme de référence sur le minerai de fer ont grimpé le lundi 28 février sur fond de craintes que l’offre mondiale soit perturbée par le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine.
Ainsi, sur le Dalian Commodity Exchange en Chine, le prix est passé à 112,68 dollars la tonne, soit une progression journalière de 3,6 %. Quant à la Bourse de Singapour, elle montre une croissance journalière de 3,2 % des prix qui atteignent 141,05 dollars la tonne.
Si les opérations militaires se prolongent, le marché pourrait bien ne plus compter sur les 70 millions de tonnes de minerai de fer que la Russie et l’Ukraine exportent annuellement. L’équilibre mondial s’en verra donc perturbé à en croire les propos de Atilla Widnell, directeur général de Navigate Commodities à Singapour, relayés par Reuters. De plus, avec les jeux olympiques d’hiver de Pékin qui s’achèvent, la Chine, premier producteur et consommateur mondial d’acier, devrait augmenter sa consommation de fer et donc soutenir davantage la hausse des prix.
Pour la Mauritanie dont le minerai de fer constitue le premier produit d’exportation, cette situation ne pouvait pas mieux tomber. Le pays s’est en effet employé avec la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) à mettre en œuvre des plans pour tirer profit d’une éventuelle hausse des prix du fer. De nouvelles installations de traitement de minerai à la mine T014, ont été mises en place fin 2020 pour augmenter de 2 millions de tonnes la production annuelle de la SNIM située entre 12 et 13 millions de tonnes.
La société nationale qui développe actuellement d’autres projets entend bien continuer à accroitre ses niveaux de production qu’elle compte progressivement étendre à 18 millions de tonnes d’ici 2024 et près de 26 millions de tonnes d’ici 2026. Si elle concrétise toutes ses ambitions, l’économie mauritanienne ne pourrait que mieux se porter. Rappelons que la SNIM contribue actuellement à 15 % du PIB selon plusieurs sources concordantes et représente 30 % des recettes d’exportations du pays.