Le président Ghazouani inaugure-t-il une opération « mains propres » ? Tout porte à le croire avec le rappel véhément du refus de complaisance et les têtes qui devraient continuer de tomber.
Depuis deux ans, le nouveau président observait. Nonchalamment pensaient beaucoup. Aujourd’hui l’homme paisible sort ses griffes et essaie de mettre le pays sur les rails. Même si cela est perçu comme un désaveu du gouvernement Mohamed Ould Bilal, le président Ghazouani semble déterminé, contre vents et marées, à remettre de l’ordre dans son écurie. Il en a souffert par les attaques non seulement contre son programme politique mais aussi contre sa propre personne. Son image en a même pris un coup au sein de l’Opinion.
Repartir de plain-pied
La décision prise de limoger l’ancien patron de l’IGE (Inspection générale de l’Etat) et d’en ancrer la tutelle à la présidence de la République en dit long des velléités du président à suivre personnellement les dossiers encombrants de mauvaise gouvernance des deniers publics. A ce stade, la dynamique semble bien engagée avec -espérons-le- un arrêt total à la complaisance. L’heure est donc à l’action. La récréation est donc bien finie pour les responsables qui misaient sur « la gentillesse », « l’indifférence » et « la mollesse » du président. Ils reprennent le taureau par les cornes. Le président, lui en tout cas, joint aujourd’hui l’acte à la parole. Des signes que les populations guettaient depuis son élection. Avec un suivi rigoureux et une pincée de communication, le président Ghazouani pourrait bien enfiler (à nouveau) le costume sur mesure que les mauritaniens lui avaient taillé dès son élection. Mais il faudra pourtant donner des exemples «chauds » de lutte contre les mauvais administrateurs de tout acabit. Alors à qui le prochain tour ?
Jedna Deida