A l'invitation du Président du Parlement européen, M. David Sassoli, le Président de la République du Ghana, S.E. Nana Akufo-Addo, était à Strasbourg. Il y a prononcé un discours devant les députés européens.
Alors que le prochain sommet UE-UA se tiendra à Bruxelles en février, le Président du Ghana a appelé à un nouveau partenariat entre l'Afrique et l'Europe en passant d'une relation donateur-bénéficiaire à une relation d'égal à égal. Il a également insisté sur la responsabilité de l'Afrique dans cette relation. « Nous devons être autonomes, nous débarrasser de l'image de mendiants vivant de la charité, de l'aide et de l'assistanat, et faire un usage plus intelligent de nos abondantes ressources naturelles, afin de nous sortir de la pauvreté et d'accéder à la prospérité », a déclaré le président du Ghana.
Au sujet de la pandémie de Covid-19, le président Akufo-Addo a rappelé que moins de dix pour cent de la population africaine a été vaccinée. Tout en étant reconnaissant pour les dons de vaccins effectués par des initiatives telles que COVAX, il a fait remarquer que « la politique peu recommandable du nationalisme en matière de vaccins pourrait potentiellement limiter l'accès à ces vaccins et saper les efforts visant à contenir la pandémie ». Il a déclaré qu'il croyait fermement à l'affirmation selon laquelle « personne n'est en sécurité tant que tout le monde ne l'est pas » et que chacun devait contribuer à rendre les vaccins disponibles dans toutes les régions du monde en encourageant les citoyens à se faire vacciner afin de gagner plus rapidement la lutte contre le COVID.
Le Président a ajouté que le Ghana avait décidé de mettre en place un Institut National du Vaccin, qui supervisera la production nationale de vaccins, notamment ceux de la lutte contre le COVID-19, en lien avec le secteur privé.
Le président Akufo-Addo a souligné l’importance de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), appelant l'Union européenne à la soutenir, affirmant qu'elle offrirait également d'énormes opportunités aux entreprises européennes. « Une Afrique bien développée et prospère serait une bonne chose, non seulement pour nous en Afrique, mais aussi pour l'Europe », a déclaré le président du Ghana.
Il a ensuite exprimé son souhait que l'Union européenne augmente ses ressources financières pour soutenir l'économie africaine plutôt que d'investir de l'argent pour empêcher les migrants africains de venir sur le continent européen.
Le Ghana devrait être retiré de la liste de l'Union européenne des pays tiers présentant des carences dans les régimes de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Toutefois, le Président a rappelé au Parlement européen que les procédures officielles de retrait du Ghana de la liste n’étaient pas encore achevées et que cela nécessitait un acte délégué proposé par la Commission européenne au Parlement européen pour approbation. Il a demandé aux députés européens de « veiller à ce que le processus formel de retrait du Ghana de la "liste grise" soit achevé dès que possible ».
Enfin, il a souligné l'importance du sommet UE-UA de février qui devra aborder des questions concrètes et la construction de partenariats stratégiques axés sur la croissance et la transformation de l'Afrique.
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