Initiatives News - Les événements de Rkiz continuent à faire couler beaucoup d’ancre.
Ainsi, le président du mouvement IRA, Birame Dah Abeid est monté au créneau dès les premiers jours pour dénoncer l’arrestation et les mauvais traitements subis par les personnes arrêtées qui sont dit-il tous issues de la communauté harratine considérée comme la plus pauvre et la plus opprimée.
Birame a dénoncé la duplicité des juges. Pourquoi, s’écrie-t-il, ne jugent-ils pas ceux qui pillent le pays ? Il a à cette occasion invité le président Ghazouani à changer de cap en mettant hors d’état de nuire les brebis galeuses qui annihilent toute velléité de changement.
Pour revenir aux dizaines de personnes placées en garde à vue 24 heures après les événements qui ont sécoué la paisible ville de Rkiz, des témoins parlent de conditions de détention inhumaines et de pratiques de tortures dégradantes. Le cas que voici rapporté par IRA est tout simplement scandaleux :
« Victime de torture atroce et centrée sur ses parties génitales, Ahmed ould Cheikh ould Elvoulani fait partie des dizaines de jeunes hommes et de jeunes femmes qui ont été arrêtés dans le village de Rkiz au sud de la Mauritanie. Durant les derniers dix jours du mois de septembre, la cité de Rkiz a été investie par des unités de la gendarmerie et de la garde mauritaniennes, la répression et la terreur se sont abattues sur la communauté déshéritée des esclaves ou anciens esclaves (les Hratin); ces derniers ont été ciblés dans leurs quartiers-guetos par les forces de sécurité, lourdement armées et dépêchées de chef lieu de région, pour mâter un mouvement de vandalisme contre la cherté des prix, les pénuries d’eau et le délestage d’électricité. Plus de cent quarante jeunes ont passé plusieurs jours et nuits entre les mains des forces de sécurité. Vingt neuf détenus, en plus de six blogueurs basés à Nouakchott, mais issus des guetos de Rkiz ( Hellet Jouda et Haye Talhaya) ont été écroué à la prison de Rosso, chef lieu de la région.
Les témoins et victimes des ces rafles et actes d’humiliations et de torture, commencent à témoigner :
Ici le témoignage de Ahmed ould Cheikh ould Elvoullani. Un gendarme qu’il identifie très bien, l’a tiré par ses parties génitales pour lui faire faire des mouvements ; il s’est évanoui au cours de cet exercice cruel et pisse maintenant avec beaucoup de douleurs tout en versant le sang.
Ahmed ould Cheikh ould Elvoulani, déclare dans cette vidéo son intension de porter plainte contre son tortionnaire et est vraisemblablement enlisé dans ses recherches de soins médicaux pour son mal qui ne cesse de s’aggraver. Ce message est à l’intention des avocats pouvant se constituer bénévolement et humanitairement pour cette victime ; le message est aussi destiné aux ongs des droits humains qui peuvent assister ces victimes de torture ; le message est aussi adressé aux autorités mauritaniennes. »
Quoiqu’il en soit , ces pratiques d’un autre âge n’honirent pas le corps de la gendarmérie et encore moins notre pays qui a signé toutes les conventions internationales pour le respect des droits de l’homme et notamment la convention contre la torture. L’on se demande aussi à quoi servent le Mécanisme National de Prévention de la Torture (MNP) et la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) s’ils sont incapables de sortir un petit communiqué pour dénoncer ces ajissements barbares.
Bakari Gueye