Machés publics du MHA: Encore des marchés d'entente directe | Mauriweb

Machés publics du MHA: Encore des marchés d'entente directe

ven, 19/02/2021 - 15:59
DEMANDE DU SG POUR 2 MARCHES D'ENTENTE DIRECTE

Le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, Mohamed Ould Sid'Ahmed, le crie sur tous les toits: « je n’ai jamais signé et je ne signerai jamais un marché de gré-à-gré ». Une déclaration qui se veut une profession de foi d’une bonne gouvernance de la chose publique qu’il a sous la main. Mais dans la réalité rien ne devrait l’en empêcher puisque dans certaines circonstances bien précises (urgence) tout ministre ou autre démembrement de l’Administration peut en motiver l’usage (gré-à-gré). Mais pourquoi le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement veut-il prendre ses distances de cette pratique «avilissante». 

Dans les faits, le ministre se sait sur une pente raide. Qu’il est dans la tourmente d’une affaire qui a fait tache d’huile (http://mauriweb.info/node/9053). Il tente donc de s’absoudre de son péché originel. Mais le problème du ministre de l’hydraulique et de l’assainissement est qu’il traîne beaucoup de casseroles. Et elles commencent vraiment à faire du boucan. Va-t-il encore se réfugier derrière le SG du ministère qui serait seul responsable de ces pratiques? Pour la petite histoire, il est utile de savoir que pour tout marché excédant 50 millions d’ouguiyas dans un quelconque département, la règle veut que le ministre l’endosse officiellement. Il est de toute manière ampliateur de toutes les correspondances du SG. Mais gageons que le moment venu, chacun tentera de jeter l’opprobre sur son «ami ». Mais seuls les faits pourraient départager le ministre et son SG quant à la responsabilité établie dans ces dépassements avérés. C’est à croire d’ailleurs que l’entente directe est ici la règle dans tous les marchés juteux. Mais ce qui est grave, c’est que certains projets importants dans le cadre des engagements du gouvernement et qui suscitaient beaucoup d’espoirs parmi les bénéficiaires dont notamment l’adduction d’eau de Nouadhibou financées par le FADES et déjà annoncée par le ministre lui-même est désormais reléguée aux calendes grecques.

 

Partie visible de l’iceberg

Les ententes directes ont la vie dure au ministère de l’hydraulique et de l’assainissement. Ainsi par lettre N°57 en date du 4 février 2021-bien récent, non ?-  le SG du MHA demande au président de la commission des marchés PRMP du MHA de passer deux marchés d’entente directe (voir fac-similé). Il s’agit du marché pour le contrôle des travaux de l’adduction d’eau potable de Walata pour 290 millions d’ouguiyas, financée par la Banque Islamique de Développement (BID). Le second marché d’entente directe concerne la réalisation des travaux d’alimentation en eau potable de la ville de Walata à partir de la nappe du Dhar (projet Dhar) pour un montant de 7 millions USD sur financement BID également. Ce dernier marché a été attribué par entente directe (encore) à la Société ABT-TP.

 

Adduction de Nouadhibou: Le projet est-il à l’eau?

Par ailleurs et par lettre N°32 en date du 25 janvier 2021, le SG du Mha a demandé l’avis de non objection du Fades à propos d’un marché d’entente directe avec le bureau d’études Sonede international (Tunisie) relatif au projet d’Adduction d’Eau Potable de la ville de Nouadhibou à partir de la nappe de Boulenouar.

Le Fades a catégoriquement rejeté par lettre en date du 14-02-21 la demande du Secrétaire général du Ministère de l’Hydraulique et de l’assainissement. Mieux il a exigé de créer  une shortlist pour s’en tenir à l’usage d’un DAO en application de « la concurrence loyale et transparente».

Le FADES a même proposé la fragmentation des dossiers d’appel d’offres en plusieurs phases contenu de la spécificité et du volume des travaux et jusqu’à l’obtention des meilleurs prix par la sélection des meilleures sociétés spécialisées pour chaque DAO. Un temps énorme pour la nouvelle procédure suscitée par les doutes dans les pratiques locales. Il faudra attendre -dans le meilleur des cas- 18 mois au mois avec la reprise des procédures nouvelles qui risquent de retarder et les études et les travaux. Un projet presqu’à l’eau au grand dam des populations de la ville de Nouadhibou qui espéraient avec la réalisation du gigantesque projet financé par le FADES pour un montant de 24 millions de dinars koweïtien soit 70 millions d’euros la fin de leur calvaire. Mais les populations devraient malheureusement prendre leurs besoins en patience. Car le mirage va encore durer une longue période en dépit des assurances données lundi dernier dans la capitale économique par le ministre lui-même. Son lapsus « 2036 » sur une vidéo-com est peut-être révélateur…

JD