ALAKHBAR (Nouakchott)-Des représentants de ressortissants de pays subsahariens, établis en Mauritanie, ont déclaré subir « humiliations et violations de leur droits » en tant que migrants.
Alakhbar a recueilli leurs témoignages lors de la quatrième édition de «Migrant’scène» au lendemain de la Journée internationale des migrants :
Bah Bobo, président de la communauté guinéenne : «Un Guinéen a été arrêté, le 23 novembre dernier, au quartier de la Medina 3 à Nouakchott et reconduit à la frontière pour séjour illégal, alors qu’il restait 3 jours de l’expiration de sont titre de séjour »
Des compatriotes sont reconduits à la frontière alors qu’ils disposent du reçu de dépôt de renouvellement de leur carte de séjour.
Une guinéenne a vu ses habits déchirés lors de son arrestation en novembre dernier au niveau du ‘’Carrefour Polyclinique’’ lors d’un control de titre de séjour»
Mor Kane Ndiaye, vice-président de la Fédération des associations et groupements des Sénégalais en Mauritanie (FAGSEM): «Parfois, des Sénégalais sont arrêtés parce qu’ils ont oublié de circuler avec la carte de séjour. Quand des recomposables de la communauté leur apportent leur titre de séjour au commissariat la police refuse de les libérer prétextant qu’ils étaient en situation irrégulière pendant l’arrestation»
Morufu Akanni, président de la communauté nigériane: «Depuis un an, les ressortissants nigérians sont interdits d’entrer en Mauritanie par Rosso (Sud) y compris nos compatriotes résidant légalement en Mauritanie.
L’absence de système de duplicata de la carte de séjour oblige le migrant à payer encore 30.000 UM, en cas de perte de sa carte».
Pedro Batica Ferreira, président de la communauté Bissau guinéenne : «Des policiers se sont subitement jetés sur moi avant même de demander mes papiers. C’était en février 2015 lors d’un contrôle de titre de séjour. En résistant, ils ont déchiré ma chemise et m’ont conduit au commissariat. J’ai été libéré après trois heures de garde à vue.
À plusieurs reprise la police perquisitionne un domicile et arrête plusieurs ressortissants Bissau guinéens parce qu’elle recherchait une seule personne»
Harroune Ousmane, président de la communauté Sierra Léonaise «L’entrée des Sierra en Mauritanie est interdite. L’ambassade de Mauritanie à Dakar nous demande d’allers à Rosso (frontière terrestre) pour obtenir le visa. Arrivés sur place, on ne nous donne ni visa ni justification Nous avons reçu des ordres.
La police et les banques mauritaniennes ne reconnaissent pas notre carte de refugié délivrée par le HCR. Elles nous exigent la carte de séjour pour circuler ou retirer de l’argent».
Halilou Mahamane président de la communauté nigérienne en Mauritanie : « nous signons des contrats avec des parties mauritaniennes devant le notaire mais en cas de litige la justice mauritanienne ne reconnait pas ces contrats, ce qui nous fais perdre de grosses sommes d’argent».