AMI - Située à l’extrême nord du pays, le Tiris Zemmour est considéré comme l’une des plus importantes wilayas du pays au plan économique, dans la mesure où elle recèle des potentialités minières considérables, surtout les gisements de fer, qui ont fait de la Mauritanie l’un des pays exportateurs de ce minera à l’échelle mondiale.
Fleuron de l’économie nationale, la Société Nationale, Industrielle et Minière (SNIM) est la plus importante entreprise du pays et deuxième au niveau du continent africain à extraire le fer, aux plans extraction, traitement et exportation. Ce minerai, qui constitue l’une des principales sources de devises pour le pays, contribue grandement à la création d’opportunités d’emplois et à la promotion du développement, à travers les diverses succursales de la SNIM qui interviennent dans divers domaines.
En dépit de la variation des actions de la SNIM, suivant les périodes, tant en hausse qu’en baisse, au gré des fluctuations du prix du fer dans les marchés internationaux et en raison des méthodes managériales de sa direction et des différentes politiques des régimes qui se sont succédé, la SNIM occupe néanmoins malgré tout une place privilégiée au sein de l’économie nationale et demeure un acteur de premier plan dans le développement socio-économique du pays.
La SNIM occupe par ailleurs une grande place dans la conscience collective des mauritaniens, car elle n'est pas seulement un acteur économique de développement et social, mais un symbole étroitement lié à l'histoire et à l'indépendance du pays.
Pourtant, les politiques et interventions négatives de l'État ces dernières années ont mis la société dans une situation difficile, dans un contexte marqué par l’augmentation des coûts de production et l’accumulation de la dette.
Dans ce cadre, le responsable de la communication de la SNIM, M. Samba Barry, a déclaré, à l'AMI, que la visite du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, à la SNIM confirme l'importance que les pouvoirs publics attachent à cet important pilier de l'économie nationale, dans la mesure où le développement de cette société et la promotion de ses travailleurs figure en bonne place dans le programme présidentiel "Taahoudati", "Mes engagements".
Il a ajouté que, dans ses efforts pour relever les défis auxquels l'entreprise est confrontée, le gouvernement a élaboré un plan stratégique pour sauver la SNIM et la tirer de la crise de la dette par l’augmentation de sa capacité de production, la réhabilitation, la formation et les investissements dans les ressources humaines de l'entreprise de manière à en rehausser la rentabilité.
M. Barry a souligné que le programme stratégique de la SNIM pour la période 2020-2026 procède d’une vision à court, moyen et long termes qui vise à s'orienter vers une gestion plus rationnelle et un développement responsable afin de renforcer le poids social et économique de l’entreprise dans le pays. Ce programme prévoit d'augmenter la production qui sera de 18 millions de tonnes à l’horizon 2024 et 24 millions de tonnes (le double de sa production en 2019) à l’horizon 2026.
Il a affirmé qu'il existe des projets majeurs qui contribueront à l'essor de l'entreprise, notamment la mise en œuvre du plan d'action visant à augmenter la production de l'usine Guleb2 à 4 millions de matières premières concentrées, le projet de dragage en cours pour le port minéralier, la réhabilitation et la modernisation de l'usine Guelb1, en plus de la réhabilitation des infrastructures de manutention à Rweissa pour produire 2 millions de tonnes et développer le projet F’derick pour produire 3 millions de tonnes de minerai enrichi et développer une nouvelle usine à Tzargaf pour produire 6 millions de tonnes de minerai concentré.
Le projet de nouvelles installations de traitement de minerai au niveau de la mine TO14, financé aux frais de l'entreprise pour un montant de 56 millions d'euros, et avec une expertise nationale, s'inscrit dans le programme stratégique de la SNIM qui fait de l'augmentation de la capacité de production l'un de ses axes prioritaires, car il permettra d'augmenter sa production de minerai enrichi fin, à une capacité annuelle de 2 Millions de tonnes.
Ces nouvelles installations permettent également de séparer l'extraction du minerai des installations de traitement en créant un espace de stockage pour les produits avant leur expédition dans les wagons, ce qui contribue à contrôler la qualité des produits.
Le coordinateur du projet, M. Mohamed Salem Ould Bouhoubeini, a déclaré que cette installation a en charge le traitement du minerai de fer localement au lieu de le transporter vers Nouadhibou pour y être transformé avant de l’exporter à l'étranger afin que le produit soit prêt à être directement expédié à bord de minéraliers qui le transportent hors du pays pour la commercialisation.
Il a déclaré que la capacité des nouveaux réservoirs pour ces matières premières s'élève à 12 mille tonnes, soit le chargement d’un train de 112 wagons, ce qui permettra aux installations minières de tourner 24 heures sur 24, au lieu de rester à l'arrêt pendant un certain temps. C’est donc un important progrès.
L'un des avantages de la nouvelle usine est de réduire la pression sur l'usine de Nouadhibou, qui traite le minerai avant son transport à l'étranger.
Il en découle une augmentation de la production, un renforcement des capacités de l'entreprise dans le domaine de la transformation, et une amélioration de la qualité du produit, en plus du contrôle des opérations de stockage et de transformation avec une capacité suffisante.
Cette expansion permettra - selon le coordinateur du projet - en termes de rentabilité, la diminution des coûts d'exploitation en accélérant le rythme de production tout en maîtrisant la qualité de la matière première et de ses modes de stockage, la baisse du prix d'exploitation à travers deux aires de stockage, dont l'une a une capacité de 60.000 tonnes et la seconde de 50.000 tonnes avec les processus de production continue directement depuis l'extraction jusqu’au traitement et de là au stockage pour que le produit soit expédié et transporté directement vers les marchés mondiaux.
Le responsable de la communication de la Snim a précisé que cette installation se compose de trois concasseurs, 23 rubans de convoi, deux pelles, deux compilateurs d’entreposage du minerai, en plus de deux aires de stockage, l'une de 0 à 40 d'une capacité de 50.000 tonnes et l'autre de 0 à 10 d'une capacité de 60.000 tonnes.
Il a indiqué que l'installation et les tests au niveau de cette usine ont été effectués avec une expertise et des compétences nationales en fonction : des ingénieurs et des techniciens au sein de l'entreprise en raison de la pandémie de Covid 19, ce qui fut, tout compte fait, bénéfique, car l'exploitation de cette usine a permis d'acquérir de nouvelles expériences pour les ingénieurs et les techniciens, d’autant que l'entreprise a acquis son droit d'obtenir les garanties industrielles et commerciales résultant de l'achat de ladite usine.
La nouvelle usine offrira au moins 80 nouvelles opportunités d'emploi avec des expertises différentes, selon les responsables.