Pour protester contre la décision prise le 5 mai dernier par les autorités de procéder à un contrôle en mer de toutes les embarcations de pêche, les pêcheurs artisanaux observent, dans leur écrasante majorité depuis ce jeudi 7 mai, à Nouakchott, un mouvement de grève générale.
Cette décision destinée à stopper les infiltrations de pêcheurs en cette période de pandémie du Covid-19 ne suscite guère l’enthousiasme des pêcheurs artisanaux. Même s’ils approuvent la volonté des autorités de lutter contre cette épidémie, les pêcheurs artisanaux réprouvent ces contrôles qui doivent s’opérer deux fois (au départ et au retour des embarcations) quel que soit leur itinéraire de départ ou d’arrivée.
«Nous sommes prêts à coopérer dans le cadre de la lutte contre cette pandémie. Il y va de notre intérêt. Nous sommes conscients des efforts que l’Etat mène pour veiller à la sécurité des pêcheurs et de tous les usagers. Nous sommes disposés à dénoncer tous les infiltrés.
Mais nous avons du mal à comprendre que des étrangers continuent de pêcher comme ils veulent jusqu’à Nouakchott sans que nous, citoyens, ayons la possibilité d’en faire autant. C’est difficile à comprendre », pestent Ibrahima Sarr, président de la Fédération Libre de la pêche artisanale/ section Sud et Oumar Diallo, membre de la Coopérative Le Mol.
* Ils se demandent : Comment le seul navire de la marine nationale pourra contrôler et accorder des bons de sortie ou de retour à 4000 embarcations quotidiennement ? «Pour aller à la pêche du jour, il faut compter trois heures ou quatre heures d’horloge pour espérer décrocher le précieux sésame (bon de sortie) pour pouvoir aller en mer et en faire autant pour débarquer.
C’est impossible !!! C’est autant de gâchis alors que l’on pourrait le faire à terre ou avec de nombreux zodiacs», font savoir Mame Pathé président d’une association de pêcheurs, Adama Seck et Oumar Diallo membres de la coopérative Le Mol. Ils pointent du doigt les risques encourus avec de potentiels accidents de leurs embarcations en bois ou de pannes sans pouvoir bénéficier d’assistance».
Pour éviter tout risque de contact entre pêcheurs mauritaniens et sénégalais, source potentielle de contamination au covid-19, les autorités devraient procéder à une délimitation des zones. Les pêcheurs artisanaux proposent le port de Ndiago ou le PK 144.
Les acteurs de la pêche artisanale en appellent au président de la République pour qu’une issue heureuse soit trouvée à cette situation qui pourrait provoquer une crise aux conséquences incalculables avec la mise au chômage, selon eux, de 220.000 employés du pélagique.
Le Calame