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'' En finir avec les violences contres les filles en Mauritanie.'' Tel est le slogan autour duquel, l'Association des Femmes Chefs de Famille ( AFCF), ses partenaires techniques et financiers, Terre des hommes et la Coopération espagnole à travers son programme MASAR, commémorent le 20 novembre, la Journée Mondiale de l'Enfance.
Il s'agit, au cours de cette rencontre, de parler de la problématique liée au travail domestiques des enfants, en général, et mettre en exergue le Cas des Filles Domestiques en Mauritanie, qui demeurent les plus affectéespour qu'enfin une prise de conscience émancipatrice puisse émerger d'abord; et donc contribuer ainsi à une meilleure prise en charge de la question au sein de l'opinion publique.
Le travail des enfants est présent depuis des siècles en Mauritanie. Les enfants sont initiés, dès leur plus jeune âge, aux activités serviles par leurs parents. Traditionnellement, dans l’ensemble des groupes ethniques, le travail domestique était réservé aux filles des esclaves et aux familles à revenus précaires qui imitaient en cela leur propre mère asservie. Même si l’esclavage a été aboli en 1981, les pratiques tendent à perdurer.
En Mauritanie, les filles domestiques sont issues de milieux défavorisés. Elles sont des descendantes des séquelles de l’esclavage, des étrangères provenant de pays voisins comme le Mali et le Sénégal, filles de domestiques nées en ville, ou des filles ayant quitté le village pour venir travailler en milieu urbain pour subvenir aux besoins de leur propre famille. Elles sont souvent issues de familles monoparentales ou alors sont orphelines et vivent en situation de précarité. Elles n’ont pas eu l’opportunité de s’instruire. Si elles sont allées à l’école, il y a le plus souvent eu abandon scolaire, dû à leurs conditions de vie précaires. Les filles souffrent de différentes formes de violence dans le travail.
Dans le cadre de cette commémoration, l'AFCF et Tdh vont faire une présentation sur la question du travail des mineurs, avec un accent spécifique sur le Cas des Filles Domestiques. Un cas pour lequel sont d'ores et déjà investis, depuis 2009, l'AFCF, en partenariat avec Tdh et avec l'appui financier de la Coopération Espagnole ainsi que la Délégation de l'Union Européenne (DUE). 9.484 cas ont été identifiés depuis cette date, dont 7.632 à Nouakchott et 1.852 à Rosso. Dans un avenir proche la ville de Nouadhibou bénéficiera, à l'instar de Nouakchott et de Rosso, d'une antenne installée à cet effet.
Au cours des dernières années, l'attention des acteurs a été focalisée beaucoup plus sur le suivi des victimes que sur l'identification proprement dite, car celle-ci, à elle seule, nécessité une mobilisation humaine et financière énorme, au moment où les ressources sont assez limitées.
L'engagement de la société civile pour une telle cause est certes fondamental, mais elle ne saurait être suffisante. Le rôle de l'Etat, le seul à même d'assurer le cadre législatif, juridique, l'assistance sociale adéquate, devant garantir les droits de l'enfant, de la femme et des filles en Mauritanie, est indispensable.
La participation des départements institutionnels concernés (le Ministèredes Affaires Sociales, de l’enfance et de la Famille, le Ministère de la Justice, le Ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement et la Société Civile, le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l'Administration, entre autres) est justement une preuve louable de l'engagement de l'Etat pour cette problématique.
La cérémonie commémorative sera ouverte par un discours donné par Mme Aminetou Ely (AFCF), l’Ambassadeur de l’UE, et la Première Conseillère de l’Ambassade d’Espagne en Mauritanie. Sont également présents à cette rencontre bien des représentants des chancelleries et organismes internationaux accrédités en Mauritanie ainsi que plusieurs acteurs de la société civile, leaders d'opinions, artistes...etc.
Nouakchott,le 20 novembre 2015
Source Ambassade d'Espagne à Nouakchott