Le phénomène devenu très courant de l’achat « symbolique » des cartes d’identité des électeurs connait un tournant à l’issue de la présente campagne pour la présidentielle 2019.
En effet, selon certains jeunes contactés par des acteurs politiques afin de monnayer leurs cartes d’identité nationale, une «spéculation est désormais de rigueur pour rentabiliser davantage cette affaire ».
«Souvent lors des précédentes élections, on nous demandait nos cartes d’identité en contrepartie d’une somme modique de 1500 MRU» explique l’un des jeunes approchés. « On se rend compte que la somme est dérisoire d’autant que celui qui gagnera ne se rappellera plus de nous. Alors, certains d’entre nous ont décidé de garder leurs cartes d’identité jusqu’aux derniers jours pour réclamer au moins le double de ce que l’on offre aujourd’hui ».
Dans la réalité, cette spéculation se fait surtout avec des intermédiaires qui, à leurs tours, se rabattent sur les candidats concernés afin de les lui «revendre» ou prétendre drainer des électeurs potentiels.
La pratique, rappelle-t-on, a été souvent suivie par les partis-Etats soit pour gonfler leur électorat, soit réduire les chances de leurs adversaires avant de les restituer, après le vote, au rabateur.