Pour l’année 2019, la présidence en exercice burkinabè du G5-Sahel a retenu, à travers sa feuille de route, la mise en œuvre du Programme de développement d’urgence (PDU) comme une priorité et entend mobiliser tous les acteurs et moyens afin d’aboutir à des actions concrètes et visibles sur le terrain. En vue de faciliter le suivi et le reportage des projets, les partenaires de l’Alliance Sahel se sont déplacés à Ouagadougou, le vendredi 26 avril 2019, pour une synergie d’actions avec le G5-Sahel. La cérémonie d’ouverture de l’atelier conjoint G5 Sahel-Alliance Sahel, consacré à la mise en œuvre du PDU, a été présidée par le secrétaire général du ministère de l’Économie, des Finances et du Développement, Seglaro Abel Somé, représentant le ministre Lassané Kaboré.
Les chefs d’État du G5-Sahel veulent assurer le développement socioéconomique dans la partie sahélienne menacée par des problèmes sécuritaires, les actions des groupes extrémistes, le changement climatique, le faible accès à l’éducation, aux services essentiels tels que l’eau et l’électricité. Et c’est pour relever ces défis, que le Programme de développement d’urgence (PDU) a été élaboré lors du Sommet extraordinaire tenu au mois de juillet 2018, à Nouakchott, avec l’appui de l’Alliance Sahel. Officiellement lancé en octobre 2018, ce programme se devra d’améliorer les conditions de vie, la résilience des populations vulnérables et la cohésion sociale à travers notamment l’amélioration de l’accès à l’eau dans les régions les plus fragiles des pays de G5-Sahel.
L’atelier technique de concertation, qui s’est tenu le 26 avril 2019, s’inscrit dans cette dynamique. Selon le Secrétaire général (SG) du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), cette réunion se veut un moment pour faire le bilan complet de la mise en œuvre des projets du PDU dans chacun des États, définir un calendrier de mise en œuvre pour le reste de l’année 2019.
Ce rendez-vous est également une occasion de convenir du dispositif de pilotage du programme associant le secrétariat permanent, les États membres, l’Unité de coordination et les membres de l’Alliance Sahel avec une stratégie de communication devant assurer la visibilité du programme. Ne doutant pas de la qualité des résultats qui seront atteints par le présent atelier, le SG Seglaro Abel Somé a, au nom du président du Conseil des ministres, salué les partenaires de l’Alliance Sahel qui se sont déplacés à Ouagadougou pour une synergie d’actions avec l’organisation-sœur, tout en faisant une mention particulière à la coopération du G5-Sahel avec l’Alliance Sahel dont l’ambition est « d’investir aujourd’hui au Sahel pour l’Afrique de demain ».
Partant de cet engagement, l’Alliance Sahel a toujours été aux côtés du G5-Sahel par son appui technique mais surtout financier au profit de plus de 500 projets. C’est pourquoi, le président Roch Kaboré, à travers la voix du SG du MINEFID, a exprimé la reconnaissance et la satisfaction des pays du G5-Sahel.
226 millions d’euros pour le financement du PDU
Comme le précise le coordonnateur point focal G5-Sahel du Burkina Faso, Gilbert Zongo, le PDU est mis en œuvre dans les zones d’intervention de la Force conjointe pour compléter les actions militaires qui sont menées sur le terrain. Les secteurs concernés sont entre autres l’eau, la cohésion sociale et la résilience des populations.
Un tel programme a un coût. Au cours de la conférence de coordination des partenaires et bailleurs de fonds du G5-Sahel tenue le 6 décembre 2018 à Nouakchott, le PDU a reçu d’importantes promesses de financement qui se sont élevées à 226 millions d’euros (comme argent frais). « A ce jour, certaines actions sont déjà en cours dans les États à travers la valorisation des initiatives existantes et l’extension des programmes et projets déjà réalisés par les membres de l’Alliance Sahel », a confié le secrétaire permanent du G5-Sahel, Maman Sambo Sidikou, après avoir traduit son admiration au président du Faso et président en exercice du G5-Sahel pour la marque qu’il a imprimée au G5-Sahel, depuis sa désignation par ses pairs le 5 février dernier à la tête de l’organisation.
Et M. Zongo d’annoncer que le Burkina Faso a bénéficié d’une rallonge budgétaire pour permettre au programme de réaliser, en plus des activités prévues, des infrastructures hydrauliques dans les zones couvertes par le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) qui correspond également à la zone d’intérêt du G5-Sahel.
À quoi répond cette organisation conjointe ? « L’Alliance Sahel soutient chacun des pays du G5-Sahel mais aussi le secrétariat permanent du G5-Sahel pour le financement d’une partie du Programme d’investissement prioritaire. Et bien évidemment, c’est l’objet de l’atelier d’aujourd’hui, le financement du PDU dans les zones transfrontalières », a, pour sa part, déclaré le responsable de l’Unité de coordination de l’Alliance G5-Sahel, Jean-Marc Gravellini, avant de dévoiler les douze partenaires de l’Alliance.
« Nous avons l’ambassadeur de l’Union européenne, l’envoyé spécial du gouvernement français pour le Sahel, l’ambassadeur d’Italie. Il y a également la Banque mondiale, les Nations unies, la Banque africaine de développement, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne et la Grande Bretagne… ».
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net