L'élection présidentielle, désormais imminente, constitue un tournant décisif qui déterminera, dans une large mesure, le parcours et l'avenir du pays. Cela du fait de la place prépondérante que l'institution présidentielle occupe dans notre système politique et des larges prérogatives dévolues au président de la république et de leur incidence politique er morale sur le fonctionnement de et sur le cours des choses.
Cette échéance intervient dans une conjoncture régionale et nationale préoccupante sans parler des incertitudes et dangers qui pèsent sur le plan international.
En effet, la situation régionale est marquée par l'instabilité, la lutte effrénée entre les puissances régionales et par la montée du terrorisme et du crime organisé à nos frontières.
Quant à la situation interne, en plus de la crise politique entretenue depuis des années par le pouvoir, elle est porteuse de germes de dérapages dangereux avec la montée de tendances particularités à caractère ethnicistes et régionalistes qui véhiculent des discours de haine et d discorde encouragés par le pouvoir qui ne leur apporte aucune solution appropriée.
Cette conjoncture délicate requiert que l'on aille tous vers cette échéance prochaine dans un esprit patriotique et avec un sens élevé de la responsabilité en plaçant les intérêts suprêmes de la nation au -dessus des intérêts et desseins particuliers. Ainsi seulement nous pourrons parvenir à l'objectif de consolidation du front intérieur face aux dangers qui guettent le pays et pour ouvrir la voie à une alternance démocratique et pacifique à travers une élection consensuelle, libre et crédible.
Sur la base des acquis accumulés au cours de trois dernières décennies de lutte et de sacrifices et réaliser les objectifs de l’opposition démocratique il est nécessaire de saisir cette occasion historique pour sortir notre pays de la crise politique et pour raffermir la démocratie, l'unité nationale, la paix sociale et la stabilité politique et partant, envisager un avenir plus sûr pour notre pays.
Mais pour que la prochaine présidentielle soit une solution et non un problème et un pas en avant plutôt qu’un recul, elle doit être préparée et organisée dans un climat politique serein à même de rassurer l'ensemble des acteurs et de restaurer la confiance.
L'une des principales causes de la crise politique que vit notre pays depuis des années tient à l'obstination du pouvoir en place à gérer de façon unilatérale le processus électoral et à instrumentaliser les moyens et l'autorité de l'état au profit de son camp et contre les autres acteurs politiques.
Les dernières élections législatives, régionales et municipales en ont été une parfaite illustration.
Les revendications de l’opposition sont restées jusqu’ présent sans réponse. Mais l’objectif de l’alternance démocratique commande un minimum que le pouvoir est tenu de réaliser a travers :
1- l'amorce d’une dynamique de décrispation et de normalisation du climat politique en renonçant à la logique de confrontation, de diabolisation de l'opposition démocratique, de répression des mouvements pacifiques, d'emprisonnement abusif et l'abandon des poursuites judiciaires contre certains opposants;
2- le respect de la constitution et les règles de bonne gouvernance et la mise de l'état au service de tous plutôt que de l'instrumentaliser au profit d'un camp politique.
3-l’engagement pour l’organiser d’une élection consensuelle, libre, démocratique et transparente et la création des conditions d'une compétition loyale, concertée et participative qui rassure l'ensemble et dont tous acceptent les résultats.
Pour ce faire, le pouvoir devra:
- recomposition de la CENI sur une base consensuelle et la laisser exercer la plénitude de ses prérogative en toute autonomie et en la dotant des moyens financiers, techniques et humains qui lui permettent de s'acquitter, au mieux, de ses missions;
- confection du fichier et des listes électorales de façon consensuelle et transparente et assurer aux Mauritaniens établis l’étranger le droit d’y être inscrits;
- garantie de la neutralité totale de toutes les structures de l'état et l’'abstention d'utiliser ses moyens et son autorité a des fins partisanes;
- garantie d’un contrôle et d’une observation (nationale et international effectif et fiable de l'ensemble du processus électoral;
Afin que les prochaines élections soient une réelle opportunité pour la réalisation du changement démocratique les parties signataires s’engagent à :
1- envisager les prochaines échéances dans un esprit positif et à contribuer, activement, à la préparation puis à l’organisation d’élections consensuelles et transparentes ;
2--œuvrer à l'unité des forces qui aspirent au changement autour d'une position commune lors de la prochaine présidentielle; une position qui soit axée sur l'ancrage de la démocratie, la préservation de l'unité nationale et la réalisation de l’alternance en faveur de l’opposition démocratique, en établissant des passerelles avec les organisations de jeunes, la société civile, les personnalités et les leaders d'opinion de tous les milieux;
3-poursuivre la lutte afin d'imposer les revendications de l'opposition démocratique, accompagner les luttes des masses pour arracher leurs droits et occuper l'espace politique en se positionnant comme une force de mobilisation et de proposition ;
4- élaborer un document bien structuré qui embrasse les principales exigences de l'opposition pour la Mauritanie au cours de la période à venir surtout en matière de gouvernance et de traitement des grandes questions d'intérêt national telles que l'esclavage et ses séquelles, l'unité nationale , la coexistence entre les composantes de notre peuple, etc.;
5-œuvrer à trouver un candidat unique ou principal dont les qualités minimales soient sa capacité à rassembler le plus grand nombre de mauritaniens aspirant au changement, à prendre en main les revendications de toutes les couches et ethnies du pays, à compétir, sa crédibilité et son engagement pour l’édification d’un Etat de droit, un Etat des institutions et de la citoyenneté, et a personnifier le programme prôné par l’opposition depuis des décennies.
6- mettre sur pied une commission chargée de :
- suivre l’évolution de la scène politique pour gérer au mieux cette question et de prendre les contacts nécessaires ;
- élaborer les grandes lignes d’un programme électoral commun ;
- adopter les critères pour le choix du candidat unique et faire les propositions a ce sujet
7. Le présent accord reste ouvert à tous les partis et à toutes les formations qui en partagent les principes et désirent y adhérer.
Nouakchott, le 17 Janvier 2019
Pour TAWASSOUL
Pour le RFD
Pour l’UFP
Pour EL-MOUSTAQBAL
Pour la CDN
Pour ADIL
Pour SAWAB
Pour HATEM
Pour le MCD
Pour l’UNAD
Pour l’AVANT-GARDE