On savait laFrance très soucieuse de "placer" ses sociétés ou de leur obtenir des marchés à l’étranger. Le président français est d’ailleurs l’un des principaux VRP de son pays et ne manque pas une occasion, lors de ses déplacements, de se faire accompagner d’une importante délégation d’hommes d’affaires pour tenter de vendre le label France.
L’Afrique n’échappe à cette règle. Elle est même devenue, au fil des ans, la chasse gardée de certaines grandes entreprises de l’ancienne puissance coloniale qui y font la pluie et le beau temps, se permettant parfois de démettre des présidents devenus un peu trop regardants ou plus assez dociles.
En Mauritanie, Total, qui a vu le gaz de l’offshore lui échapper sous le nez, est en train de faire des pieds et des mains pour rattraper son retard. Elle est ainsi devenue le plus grand opérateur grâce à l’acquisition de cinq blocs offshore (C7, C9, C15, C 18 et C 31) devant BP qui détient, elle aussi, cinq blocs mais n’opère que dans quatre.
C’est de bonne guerre, pourrait-on dire mais là où le bât blesse, c’est que Total a bénéficié de passe-droits que les autres n’ont pas eus. Ainsi, pour les deux derniers blocs offshore qu’elle a acquis (C15 et C31), elle n’a décaissé que 20 millions de dollars au moment où Shell (pour 2 blocs offshore, C 10 et C 19) et Exxon (3 blocs : C 14, C 17 et C 22) ont payé respectivement 70 et 75 millions de dollars.
En échange de quoi, Total a-t-elle bénéficié d’un tel privilège ? Pour quoi ce traitement de faveur ? Quelles manigances nous mijote encore la Françafrique ?
Les paris sont ouverts.
Le Calame via cridem