Le gouvernement mauritanien s’obstine dans le choix du consortium formé par le singapourien Olam et l’entreprise locale ARISES Mauritanie-SA pour le financement, la construction et l’exploitation d’un terminal à conteneurs et d’une jetée pétrolière au Port Autonome de Nouakchott, en dépit du tollé général et de la controverse suscitée par une décision prise à la hâte.
Mercredi (14 novembre), la nouvelle ministre de l’Equipement et des Transports entre elle aussi dans la danse des loups. Mme Amal Mint Maouloud a, dans la correspondance n°000306, ordonné au directeur général du port autonome de Nouakchott (poste encore vacant ce jour-là) la libération de la zone de chantier. « Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention relative à la concession d’un terminal à conteneurs
et d’un poste d’hydrocarbures, l’administration doit mettre à la disposition du concessionnaire la partie du domaine portuaire nécessaire à la réalisation des travaux», écrit-elle.
Comble de l’ironie, ça sera la première tâche que le nouveau directeur général du PANPA, Niang Djibril, nommé ce jeudi (15 novembre) devra exécuter illico presto.
A noter que le groupe singapourien, qui s’est subitement intéressé à la Mauritanie, a mauvaise réputation. En janvier 2015, il s'est vu infliger une amende de 3 millions de dollars par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) pour des transactions anticoncurrentielles sur le marché du cacao aux Etats-Unis. Le groupe et sa filiale américaine sont accusés d'avoir
traité un volume de contrats à terme supérieur aux limites autorisées sur ce marché, indique le régulateur américain. Olam avait accepté l'amende « sans confirmer ni infirmer les allégations ».
Pour rappel, en cédant un terminal à conteneurs du port de Nouakchott à « Arise-Mauritanie » qui est, en fait, une filiale d’OLAM, une entreprise de Singapour spécialisée dans le négoce et le courtage des denrées alimentaires, avec un chiffre d’affaires estimé à 11 milliards de dollars, le gouvernement opère un choix qui induit une foule d’interrogations et donc, forcément, des contestations véhémentes.
Le Calame