La Mauritanie devrait très prochainement bénéficier d’un second décaissement de 24 millions de dollars US du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme de Facilité élargie de crédit (FEC) conclu fin 2017 entre les deux partenaires, selon un communiqué publié mercredi soir à l’issue d’une mission à Nouakchott.
La délégation du FMI dirigée par Eric Mottu, chef de division adjoint, chef de mission pour Djibouti et la Mauritanie, a séjourné à Nouakchott du 8 au 21 mars 2018.
Au terme de ces deux semaines, «les autorités mauritaniennes et les services du FMI se sont entendus sur la conclusion préalable de la première revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC). Le programme économique des autorités est sur les rails et son exécution a été satisfaisante.
La reprise économique s’est confirmée avec une croissance entre 3 et 3,25% pendant la période 2017 et 2018». Au cours de sa présence à Nouakchott, la mission du FMI et les autorités mauritaniennes ont discuté du Programme économique et financier (PEF) appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), qui a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 6 décembre 2017.
Celui-ci porte sur une enveloppe globale de 115,920 millions de Droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 168,2 millions de dollars (au taux de change actuel) et couvre une période de trois ans.
Toutefois, l’accord évoqué par le communiqué de la mission ne sera validé que sous réserve d’approbation par la Direction générale et le Conseil du FMI à l’issue d’un examen prévu au mois de mai et qui devrait permettre le décaissement annoncé de 16,56 millions de Droits de tirage spéciaux (DTS), soit 24 millions de dollars.
Justifiant le décaissement à venir, la déclaration de la mission du FMI informe que «la reprise économique s’est confirmée, avec un taux de croissance estimé entre 3 et 3,25% en 2017 et 2018, et une inflation modérée à 2,3% en moyenne en 2017.
Les réserves internationales ont atteint 849 millions de dollars US fin 2017 (soit 5,1 mois d’importations non extractives et le budget a dégagé un solde primaire hors don positif de 0,3% du Produit intérieur brut non extractif en 2017».
Par ailleurs, la mission du FMI note que les autorités poursuivent les efforts de consolidation entamés pour faire face à la chute des cours mondiaux des produits de base.
La Mauritanie qui tire un tiers de ses ressources budgétaires de l’exportation du minerai de fer a subi de plein fouet la baisse des cours mondiaux des métaux de base constatée à partir de l’année 2014.
Le document de la mission signale que «le déficit du compte courant (hors importation secteur extractif) a baissé de 11% du Produit intérieur brut (PIB) en 2016, à 8% en 2017. L’endettement a ralenti avec une dette extérieure qui s’est stabilisée à 72% du PIB.
Les critères de réalisation à fin décembre 2017 ont été atteints et les repères structurels prévus entre décembre 2017 et mars 2018 ont été observés ou sont en passe de l’être». Signalons que la Mauritanie est débitrice envers le Koweït d’une dette inactive dont le niveau n’est pas précisé.
Le programme d’appui du FMI à la Mauritanie est assorti de plusieurs réformes et mesures macroéconomiques dans le cadre desquelles une modification du Code des Douanes a été promulguée, une nouvelle loi organique des finances soumise au Parlement, alors qu’un code de procédure fiscal en cours d’élaboration et sera bientôt soumis à l’approbation du gouvernement avant d’être présenté à la validation des députés.
De nouveaux instruments de politique monétaire ont également été introduits et le capital minimum des banques va être révisé à la hausse afin de renforcer la stabilité du système financier.
La mission du FMI juge les perspectives économiques de la Mauritanie «favorables, compte tenu des cours soutenus des matières premières, ainsi que des efforts en matière de politique économique. En 2018, le budget a subi un manque à gagner du fait des cours mondiaux du pétrole plus élevés que l’année dernière, mais celui-ci est en partie compensé par des revenus exceptionnels provenant des secteurs extractifs».
Dans le cadre des réformes macroéconomiques exigées par la mise en œuvre de la Facilité élargie de crédit (FEC), le gouvernement mauritanien s’est engagé à atteindre des objectifs en termes de solde budgétaire, de dépenses sociales prioritaires et de réserves internationales.
Nouakchott s’est également engagé à observer une politique prudente d’endettement en évitant les prêts non concessionnels afin d’assurer la soutenabilité de la dette.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya (Le360.ma via cridem)