Reporters sans frontières (RSF) se félicite de l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité des crimes commis à leur encontre. RSF avait émis des recommandations en amont du vote et appelé les Etats à adopter le texte.
Le 20 novembre 2017, la troisième commission de l’Assemblée générale de l’ONU (AGNU) dédiée aux questions sociales, humanitaires et culturelles, s’est prononcée en faveur d’une nouvelle
résolution sur la protection des journalistes et la lutte contre l’impunité.
Au centre de cette résolution, la question des femmes journalistes, et les préoccupations relatives aux “agressions particulières” qu’elles subissent “dans l’exercice de leur métier, dont la discrimination et lesactes de violence, d’intimidation ou de harcèlement sexuels ousexistes, en ligne ou hors ligne”. Les détentions arbitraires et mauvais traitements des journalistes, mais aussi les défis auxquels ils font face “à l’ère numérique”, sont également mentionnés par le texte, conformément aux demandes de RSF. Le texte exhorte les Etats à faire “tout leur possible pour prévenir les violences, les menaces et lesattaques visant les journalistes et autres professionnels des médias” et à “traduire en justice les auteurs de tels crimes”. La résolution demande aux Etats de prendre leurs responsabilités et de développer des mécanismes concrets pour la protection des journalistes.
“Nous saluons l’adoption de cette nouvelle résolution par l’AGNU, laquatrième sur la sécurité des journalistes depuis 2012, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Cette résolutiontémoigne d’une prise de conscience de la nécessité d’agir pourréduire les exactions contre les journalistes et leur impunité, amorcéeavec le Plan d’action des Nations unies de 2012 et consolide le droit international. Nous espérons désormais une mise en oeuvre concrèteet rapide de ces principes.“
La résolution doit être adoptée définitivement à la mi-décembre, un grand nombre d'Etats se sont d’ores et déjà prononcés en faveur de son adoption.
Une prise de conscience internationale
Autre demande de cette nouvelle résolution, la mise en place de points focaux, ou d’agents de liaison”. Ces derniers seront “chargés deproposer des mesures précises visant à intensifier l’action derenforcement de la sécurité des journalistes et des professionnelsdes médias”, au sein des agences et programmes stratégiques de l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait annoncéleur mobilisation le 2 novembre dernier. RSF avait notamment recommandé que soient créés de tels postes au sein des départements des opérations de maintien de la paix (DPKO), et des affaires politiques (DPA), des agences telles que UNDP, UN Women, mais aussi au sein des opérations de maintien de la paix sur le terrain, afin de rendre plus rapide et systématique la réponse aux violences faites envers les journalistes.
En 2017, Antonio Guterres attribuait à une personne de son cabinet, sa haut conseillère politique Ana-Maria Menendez la responsabilité du suivi des dossiers relatifs à la protection des journalistes. Ce canal de communication direct et permanent permettra de faire remonter certains cas urgents au cabinet du secrétaire général et de solliciter son intervention. Il a d’ailleurs déjà permis d’impulser la décision de nommer des points focaux au sein de certaines agences et départements des Nations unies.
Clea Kahn-Sriber
Responsable du Bureau Afrique / Head of the Africa Desk
REPORTERS SANS FRONTIÈRES | REPORTERS WITHOUT BORDERS