La Snim connait une situation grave. On ne pourra pas taxer l’actuel ADG, Mohamed Salem Ould Béchir, nommé en août 2016 d’en être responsable. Il ne fait que prendre le train en marche. Une année c’est à la fois peu et beaucoup au gouvernail de la locomotive Snim. Le rôle crucial de cette dernière dans l’économie (30% du budget et + de 50% des exportations) du pays fait que quand elle plonge, le pays a toutes les chances de sombrer avec elle. En effet, la Snim où l’Etat détient 78% d’actions est son véritable poumon. Mais le géant a aujourd’hui des pieds d’argile. Si l’on peut objectivement estimer que le cours du fer, 58 usd en juin 2017, impacte l’entreprise ainsi que la diversification qui lui a été imposée; il y a un autre aspect qui évidemment ressort du management mais qui n’est pas souvent indexé. Il s’agit des clans souvent opposés traversant l’histoire de cette entreprise. Les clivages Nord-Sud entre les hauts responsables de l’entreprise pour qui mettra la main sur les commandes! Le clivage peut aussi se muer avec l’Est. Tout cela est en raison de la préséance de groupes régionaux établis au sein du sérail de commandement de l’entreprise. Le legs de la mauvaise gestion et la conjoncture internationale ainsi que la persistance du lobbying vont surement peser sur les ambitions de remettre l’entreprise sur les rails. Les objectifs affichés concernent la réduction des charges ; l’accroissement de la productivité et le développement de projets structurants. Le nouvel ADG de la Snim depuis août 2016, M. Mohamed Salem Ould Béchir a tenté de secouer le cocotier en février 2017 ; six mois après s’être installé. La restructuration et les affectations ont touché plusieurs directions dans les deux pôles de Zouérate et de Nouadhibou. Mais cette partie de redistribution des cartes n’a pas mis fin, encore moins écarté les principaux cadres qui s’enrichissent depuis des lustres sur le dos de la princesse. L’un des projets phares était le Ghelb II dont le coût était de 925 millions Usd dont 630 millions destiné au contrat signé avec SNC Lavalin. Une société canadienne bien introduite. Mais à ce jour, il connait chaque jour des couacs avec les déboires sur cette usine d’enrichissement et dont la capacité prévue était fixée à 4000 tonnes pour accroitre la production, un challenge encore ajourné. Le marché de montage avait été donné à une société espagnole Copisa pour 150 millions dans une consultation qui a fait et continuera de faire couler beaucoup d’encre en raison des charges de modifications que la Snim devrait prendre en charge. Des incendies en série ont émaillé et l’usine ainsi que la centrale de Zouérate. Un groupe électrogène de la centrale est désormais hors de service aujourd’hui. Alors donc que l’actuel ADG mise sur la réhabilitation du Ghelb I, pour avoir plus de chance de manœuvre, le Ghleb II fait déjà montre de défaillances. En juin 2017, la Snim n’a pas pu produire plus de 800 tonnes de fer. Beaucoup de ses hauts responsables sont soupçonnés faire le jeu de gros fabricants de trains, d’attelages, d’étriers, de concasseurs, de cribles…Des commandes à tour de bras qui enrichissent quelques hauts cadres intermédiaires dans ces marchés au détriment de la communauté nationale. Elle traînerait, dans ce cadre, avec elle un boulet de 96 Milliards d’ouguiyas de matériel stocké dont la commande n’était pas justifiée. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Nous tenterons de dévoiler les tentacules de cette mafia qui écume, incongito, les deniers de la Snim pendant que la masse des ouvriers milite pour ses droits acquis. JD Nous y reviendrons